C’est à l’occasion d’une journée presse en Bretagne que les cadres d’Asus nous ont présenté les itérations 2012 de leur gamme d’ordinateurs ROG « Republic Of Gamers ». Au sein de cette gamme, on retrouve : le G75, égérie des joueurs nomades aussi bien que sédentaires. Un 17 pouces bien armé à la configuration plus que modulaire.

Aux côtés du portable orienté gamer le plus doté de la marque, on retrouve le G55 que nous testons pour vous aujourd’hui. Dans un format (légèrement) plus réduit que son ainé, le G55s’inscrit parfaitement dans la logique du constructeur à savoir : « des performances de premier plan à un prix accessible ».

L’occasion donc pour nous de vérifier si le contrat est rempli par le constructeur. Si les performances théoriques sont déjà plus ou moins connues compte tenu du fait que ce sont les mêmes composants que l’on retrouve sur des machines de ce segment tarifaire, l’expérience utilisateur en revanche reste un critère discriminant. À ce titre, les innovations du constructeur en matière de refroidissement, le choix d’une dalle IPS ainsi qu’un clavier redessiné (parmi d’autres choses) nous intéressent particulièrement.

 

 

Caractéristiques & Performances

Avant toute chose, sachez que les accessoires ROG à savoir : le casque SteelSeries Siberia V2, la Souris Asus « Mobkul » ainsi que le sac à dos Targus estampillé ROG ne sont livrés de série avec le G55 que sur les modèles garantis 24 mois par Asus. Si vous passez par un revendeur, le contenu du bundle peut être amené à évoluer.

Le modèle envoyé par ASUS France correspond aux caractéristiques suivantes :

Processeur Intel Core i7 3610QM ; Quad core 2,3Ghz

6Go de mémoire vive en 1600Mhz

Disque dur 750Go à 7200rpm

Carte graphique NVIDIA GeForce GTX660M 2Go GDDR5

Ecran 15,3″ 16:9 1920 x 1080 pixels dalle TN mate

Combo lecteur BluRay graveur DVD

Via ce lien, vous obtiendrez un large aperçu des configurations possibles pour le G55 d’ASUS. En ce qui concerne l’évolutivité de la machine, sachez que deux trappes pour disques durs sont présentes l’une occupée par défaut.

En ce qui concerne la mémoire vive, une trappe est accessible via le bas de la machine et vous donnera accès à deux slots mémoire. L’autre emplacement des deux slots mémoire se situe sous le clavier qu’il vous faudra alors démonter. On regrette qu’il n’ait pas été possible pour les ingénieurs d’Asus de centraliser les banques mémoires d’autant plus que l’idée de base était bonne : rendre facile d’accès (2 vis) les éléments amenés à évoluer.

Au niveau de la connectique, pas de doutes nous avons affaire à un transportable. Tout y est : quatre ports USB 3.0, un connecteur HDMI 1.4a, un miniDisplayport, un connecteur Ethernet Gigabit ainsi qu’une prise VGA et une encoche Kensington. On retrouve pour terminer les traditionnels connecteurs Jack Casque/Micro ainsi qu’un lecteur SD fort utile.

Pour résumer, le côté droit de l’appareil héberge deux ports USB 3.0, le connecteur HDMI, miniDisplayPort, VGA et Ethernet. Le côté gauche quant à lui abrite les deux autres ports USB 3.0, les connecteurs casque/micro Jack ainsi que l’encoche Kensington. Le lecteur de cartes SD est lui placé en « façade » légèrement déporté par rapport au pavé tactile.

Pas de grilles d’aération sur les côtés, l’une des particularités de la série G5 réside justement dans un dispositif de refroidissement repensé, sensé amener confort d’utilisation et performances : l’essentiel de la ventilation est opéré par deux ventilateurs qui expulsent la chaleur générée par la puce graphique et le processeur à l’arrière du châssis, d’où l’excroissance à cet endroit.

Et puisque l’on observe d’un peu plus près le châssis, voyons ce qu’il a à offrir.

Très clairement, la gamme Republic Of Gamers d’Asus « détone par sa discrétion » dans un secteur où la tendance est à la profusion de diodes et de couleurs flashy. Les goûts et les couleurs ne se discutant pas, on appréciera néanmoins l’effort du constructeur d’apporter une certaine attention aux détails dans la finition de la gamme G5 ci-présente : capot gravé du blasonROG et logo de la marque en surimpression métallisé. Pas de logo lumineux comme on a pu en voir sur d’autres modèles de la marque, le G55-V en impose déjà par son volume, inutile (peut être ?) d’en rajouter avec un bonus visuel à base de LED que l’on passera son temps à ignorer.

Le châssis comme dit précédemment est massif, en alliage de métal gommé, ce dernier est d’ailleurs bien moins sensible aux traces de doigts que le plastique (quelle que soit sa qualité). Les six led de statut du PC sont disposées en façade et reprennent le code couleur blanc du clavier. Massive, la partie inférieure du G55 est naturellement suffisamment lourde pour qu’on puisse ouvrir le PC d’une seule main. Plus fin que son prédécesseur, le G55 reste avant tout un desktop replacement, et ses x 200 x 000 mm pour 4,5Kg ne manqueront pas de vous le rappeler.

Passons maintenant aux performances.

Erreur 37

Terrain connu pour les enthousiastes qui suivent l’actualité hardware puisque c’est la GTX 660M qui anime le G55-V. En terme de performances, la GTX 660M se retrouve largement avantagée par rapport aux générations précédentes, la gravure en 28nm ainsi que le support de la norme PCI Express 3.0 en sont pour beaucoup.

En jeu, le G55-V ne déçoit pas et c’est le moins que l’on puisse dire heureusement. Les derniers blockbusters (ainsi que d’excellents jeux indépendants) tournent sans problème en résolution native. Battlefield III en revanche requiert quelques petits ajustements mineurs, je vous conseille de passer par les réglages Anti Aliasing des pilotes en lieu et place de ceux proposés en jeu qui se révèlent trop gourmands en ressources par rapport aux gains visuels apportés.

Résultats en images par secondes :

Battlefield III
réglages « High » Anti Aliasing pilotes 8X CSAA HBAO désactivé : 40 fps

Batman : Arkham City
réglages « High » Anti Aliasing pilotes 8X CSAA PhysX activé : 52 fps 68 fps (PhysX désactivé)

Diablo III
réglages maximums limite de fps 70 : 67-70 fps

Skyrim 
réglages élevés Anti Aliasing pilotes 8X CSAA : 45 fps

Métro 2033
réglages moyens Anti Aliasing désactivé : 65 fps

Des performances plus qu’honorables donc qui se situent au niveau du segment haut de gamme de la génération précédente, le tout pour un prix d’entrée inchangé comme nous le verrons plus loin. On regrette en revanche qu’Asus n’ait pas jugé bon de conserver la technologie Optimus de l’architecture Intel / NVIDIA. Que vous soyez en mode d’économie d’énergie ou en jeu, c’est la puce graphique qui fera le travail, exit donc le HD 4000 du processeur Ivy Bridge, le circuit a tout simplement été désactivé.

Ce qui me fait rebondir sur l’autonomie, le dégagement thermique ainsi que le bruit de ce G55-V.

 

 

Autonomie, bruit & températures

Difficile de mesurer objectivement l’autonomie de machines de ce segment tellement leur usage est inapproprié en situation de mobilité.

Le poids de 4,5Kg de la machine ainsi que le chargeur massif de plus d’un kilo n’incitent pas vraiment aux vadrouilles technophiles aux Buttes Chaumont. Si pour une raison ou pour une autre vous étiez amené à vous retrouver sans prise secteur à proximité, sachez qu’en utilisation multimédia modérée, vous tiendrez environ 4 heures en ménageant votre consommation.

Éteindre le rétro-éclairage du clavier ou encore profiter de la dalle mate pour réduire la luminosité de l’écran seront autant d’options à votre disposition pour visionner les deux derniers épisodes de la saison 2 de Game Of Thrones dans le train.

Et c’est bien là que l’on regrette qu’ASUS ait fait le choix du « tout GTX 660M ». l’IGP intégré d’Intel aurait été parfait pour grappiller ces quelques pourcentages d’autonomie en plus, vous ne profiterez pas non plus sur ce modèle de l’accélération de compression vidéo matérielle QuickSync d’Intel.

En ce qui concerne les températures relevées à l’aide de Aida64, cet Asus G55-V réalise un sans faute : processeur au repos : 28 degrés (température ambiante 22 degrés) processeur en charge : 75 degrés après deux heures de Battlefield III (un sympathique 39-8 d’ailleurs) température GTX660M au repos : 34 degrés, température GTX660M en charge : 85 degrés. Rien d’affolant en ce qui concerne les 85 degrés de la puce graphique NVIDIA, les puces du fondeur sont capables de fonctionner pleinement aux alentours des 95 degrés et plus.

Le châssis réalise également d’excellentes performances d’isolation. Le repose-poignet en métal et revêtement gommé s’avère agréable à l’utilisation, il ne chauffe pas ou très peu. Cerise sur le gâteau, l’accès aux ports répartis de part et d’autre du PC dispense également de transformer les doigts boudinés en chipolatas.

Le mérite revient donc au système de refroidissement discret et efficace. Ce dernier extrait la chaleur par l’arrière du châssis, chaleur qui n’entrera donc à aucun moment en contact avec l’utilisateur assis face à sa machine. Attention en revanche de veiller à ce que l’arrière du G55-V soit dégagé à tout moment.

Concernant les nuisances sonores, sachez que le bouton de chargement des profils de consommation (le logo ROG à côté du bouton de mise sous tension) vous sera véritablement d’utilité. Absolument silencieux dans le cadre d’une utilisation bureautique en open-space, le G55-V émet un léger ronronnement en charge modérée, un ronronnement qui devient la règle puisqu’en cas de forte sollicitation, le volume des ventilateurs ne varie pas ou très peu.

À voir donc sur la durée si les performances du système de refroidissement se confirment. En tout cas, le passage à Ivry Bridge et aux puces Kepler a été salutaire pour les PC portables orientés joueurs en 2012 : des enveloppes thermiques contenues permettent de dissiper autant de watts avec des ventilateurs aux vitesses de rotations diminuées.

À des fins de tests, j’ai volontairement obstrué l’arrière de la machine pour simuler le visionnage d’un film au fond de son lit par exemple. Résultats : +9 degrés sur le processeur au repos (soit 37-38 degrés) et +16 pour la carte graphique en charge (des fois qu’une partie de Diablo III allongé vous tente). Prudence donc d’autant plus que l’accès aux ventilateurs reste toujours aussi compliqué.

Mais pour jouer allongé par exemple, il faut de bons angles de vision, quelles sont les prétentions de la dalle de ce G55-V ?

 

 

Ecran

De prime abord, on cède à la tentation de pester contre Asus d’avoir opté pour une traditionnelle dalle TN sur l’un de ses PC portables haut de gamme alors que les derniers Zenbook du constructeur arborent fièrement une dalle IPS de très bonne facture. C’est sans compter pourtant sur les efforts du constructeur afin de proposer aux joueurs le meilleurs des deux mondes à savoir : la réactivité de la dalle TN par rapport à son homologue IPS mais aussi des angles de visions supérieurs à la moyenne des dalles TN disponibles sur le marché.

La technologie « Large Wide Angle » d’ASUS réalise un travail admirable en matière d’angles de vision, mais aussi en terme de luminosité. Incliner légèrement l’écran ou se positionner légèrement de biais par rapport à l’écran n’aura quasiment aucune incidence sur les couleurs et le contraste.

Il faut vraiment prendre une inclinaison de toute façon déraisonnable dans le cadre d’une utilisation normale pour prendre cette dalle en défaut. Toujours au bénéfice de cette dalle mate, les noirs sont profonds, les couleurs précises, mais aussi et surtout vous voilà prêt pour un usage dans des conditions très ensoleillées (ce qui ne risque pas d’arriver de si tôt).

On regrette donc d’autant plus que la technologie optimus ait été écartée, l’écran de ce G55-V étant le partenaire idéal des itinérants.

En situation de mobilité justement, on n’a pas toujours l’occasion d’embarquer son kit clavier/souris fétiche, qu’a donc à nous proposer ce G55 ?

 

 

Clavier / Pavé tactile

Rarement aura-t-on vu un clavier « chiclet » qui en impose autant. Les touches du clavier du G55-V sont massives, robustes et confortables. Plus larges que les touches de mon PC de bureau à savoir un Logitech K800, celles du G55-V profitent d’un revêtement entre gomme et métal du plus bel effet. Le rétro-éclairage quant à lui fait le job, en lieu et place de l’éclairage de touches individuelles que l’on retrouve sur des modèles concurrents, Asus a fait le choix d’un rétro-éclairage global blanc très sobre. Les aficionados de personnalisation du rétro-éclairage ne trouveront pas leur compte, mais en revanche, on reste dans les tons de la gamme.

Peu ou pas de bruit lors de la frappe même si on note une barre espace qui se démarque des autres touches (mais je chipote). On apprécie particulièrement le pavé numérique qui profite du châssis sur-dimensionné pour un 15 pouces. Relativement large, ce pavé numérique s’avère agréable à l’utilisation. À l’image du reste du clavier, les touches sont espacées et les touches directionnelles font judicieusement la jonction entre les deux sections.

Le pavé tactile impressionne d’emblée par sa taille imposante, presque deux fois supérieure à celle de certains ultrabooks par exemple. On aime ou on n’aime pas, Asus a opté pour un revêtement en gomme mate pour son pavé multi touch tactile. La glisse est agréable et sans effort particulier, la précision aussi est au rendez-vous même si traditionnellement les choses se gâtent dès que l’on aborde le tactile.

La reconnaissance des mouvements horizontaux à deux doigts reste perfectible et celle à trois doigts pas exceptionnelle non plus.

Au final, le pavé tactile « fait le job » grandement aidé par les deux clics droit/gauche qui dégagent un sentiment de robustesse à toute épreuve. Difficilement d’ailleurs de décerner le moindre bruit lors de leur activation.

Et puisque l’on parle de cliquetis mélodieux (pas vraiment, mais je suis à court de transitions) voyons ce que donne la partie sonore de ce G55-V.

 

 

Son

Si vous aviez demandé des basses au système son intégré au G55 vous serez servis. Le caisson spécifiquement prévu à cet effet remplit son rôle, jusqu’à l’excès de zèle par moments. C’est une remarque d’autant plus pertinente qu’en jeu, les explosions sont magnifiées, les cris se font plus prenants, mais les dialogues des films peuvent devenir sourds par moments. Pensez à régler les différents égaliseurs de vos softs pour obtenir un semblant de justesse si vous comptez utiliser les haut-parleurs intégrés au portable. Pour tester la polyvalence du système, j’ai eu recours à des titres divers de ma bibliothèque :

Deadmau5 – Strobe

Camo & Crooked – Cross The Line

Hyacinte – Parapluie peau de serpent

Adele – Hometown Glory

Concrètement, nous sommes un cran en dessous des Bang & Olufsen de la gamme Zenbook ou des systèmes Klipsch des AlienWare. Vous trouverez dans un test différent les performances du casque Siberia V2 livré avec le G55-V. Le chipset audio intégré est de fabrication VIA, le Creative THX TruStudio est bel et bien géré, mais il s’agit ici d’une émulation logicielle.

 

 

Conclusion

Avec la gamme G5, Asus ne s’est pas reposé sur ses lauriers en proposant un simple « refresh Ivy Bridge / Kepler » à ses transportables haut de gamme. Le constructeur a été à l’écoute de ses utilisateurs ainsi que de joueurs de renom qui ont su apporter leur contribution quant à l’élaboration du produit. Parmi les bonnes idées, on relèvera notamment le pavé numérique que certains trouveront peut-être superflu. Il constitue malgré un plus qui apporte une polyvalence accrue au produit, les développeurs entre autres verront ici tout l’intérêt de cette démarche. En ce qui concerne les performances, ce G55-V ne déçoit pas, il aurait d’ailleurs été compliqué qu’il en soit autrement puisque le constructeur a choisi ce qui se fait de mieux dans ce positionnement tarifaire. Les petits défauts tels que l’absence de la technologie Optimus ou encore une partie sonore qui ne brille pas particulièrement n’arrivent pas à ternir le sentiment de « produit solide et fini » que dégage le Republic Of Gamers G55-V. Proposé à un tarif qui débute aux alentours de 1200 euros (environ 1400euros pour le modèle testé) le G55-V représente un choix de mise à jour légitime pour un possesseur de machine vieillissante. Pour les nouveaux acquéreurs, c’est avec sérénité qu’ils pourront s’équiper pour durer.