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Batman : Arkham Asylum

Il y a un an, le studio Rocksteady dévoilait un projet ambitieux : créer une aventure inédite de Batman en jeu vidéo, avec la volonté d’offrir une expérience immersive et fidèle à la bande dessinée. Le buzz n’a cessé de grandir depuis et l’ombre d’un grand jeu se dessinait petit à petit. L’heure du verdict tombe enfin et il est sans appel : époustouflant.

 

 

Par où commencer ? Par un mot peut-être, voire deux : généreux et maîtrisé. Une paire de qualités qui semble définir au mieux Batman : Arkham Asylum. Rarement l’on avait assisté à un tel foisonnement de bonnes idées dans un seul titre. Inutile de le cacher, l’expérience offerte ici est largement à la hauteur de nos espérances. Arrivé à la fin de l’aventure principale, on ressent une grande frustration, tant on aimerait pouvoir arpenter indéfiniment l’île d’Arkham dans la peau du Dark Knight. Dès les premiers instants, Batman : Arkham Asylum impose son ambiance. Une atmosphère suintant la folie et la noirceur du Joker, ennemi juré de la chauve-souris, qui lui vole presque ici la vedette. Que ça soit par son look ou sa voix, le super vilain en impose. D’autant plus que, au final, c’est bel et bien lui qui tire les ficelles tout au long du scénario. On se sent alors un simple pantin au milieu d’une machination diabolique, subissant bon gré mal gré les caprices de Joker.

Un peu de technique

Textures plus fines, haute résolution et effets supplémentaires, le PC se révèle une machine de choix pour se glisser dans les collants du Dark Knight. A condition d'avoir une bonne bécane (Core2 et 8800GT). Game for Windows oblige, le jeu supporte le pad 360 mais force le joueur à se connecter à un compte Live pour pouvoir sauvegarder. Ceux qui n'ont pas le Net en seront pour leurs frais. Légère déception du coté du PhysX, qui malgré des trailers alléchants n'apporte franchement rien et peine à démontrer son intéret. Mais ça, on commence à avoir l'habitude.

Et il en va de même pour l’étonnante galerie d’ennemis dépeinte. Comme dans une sorte de menu best-of spécial Gotham, Batman aura l’honneur d’affronter Harley Quinn, Killer Croc, Poison Ivy ou encore l’Épouvantail (mais chut, pas un mot sur ce dernier, la surprise se doit d’être totale). Chaque vilain sert, à sa manière, les desseins du Joker, ce dernier étant omniprésent sur l’île d’Arkham. Mais le plus frappant, c’est l’incroyable niveau de détails accordé à ces ennemis. Difficile de rester insensible aux charmes pervers et vénéneux de Harley Quinn ou Poison Ivy, il faut l’avouer. La modélisation des vilains est bluffante et chaque rencontre avec l’un d’eux reste imprimée sur la rétine pendant un bon moment.

Batman-Arkham-Asylum-PC-39521Bienvenue sur l’île

Batman : Arkham Asylum s’offre donc un casting en or, intelligemment utilisé tout à au long du scénario. Une histoire qui va mener Batman aux quatre coins de l’île d’Arkham. Une fois la première partie passée, on accède aux extérieurs, qui font office de hub reliant les différents bâtiments. Là encore, le jeu se montre extrêmement généreux. Du manoir gothique d’Arkham à l’ambiance futuriste du centre de détention, l’ambiance se renouvelle totalement, mais n’oublie pas de garder une véritable cohérence. Chaque lieu bénéficie d’une esthétique sans faute de goût, couplée à un level-design solide, et l’on se souviendra longtemps des premières balades dans le jardin botanique (dont l’architecture art déco renvoie directement à Bioshock) ou de l’atmosphère pesante du repère de Killer Croc.
Ce level design de qualité est avant tout au service des mécaniques de jeu qui offrent, comme vous le savez, plusieurs facettes. Attention toutefois, la progression reste relativement linéaire. Guidé par les actions du Joker, on passe son temps à se rendre d’un point à l’autre pour faire avancer le scénario. Quelques chemins alternatifs permettent parfois d’aborder une situation de plusieurs manières différentes, mais globalement Batman devra taper quand on lui dit de taper et se planquer quand on lui dit de se planquer. Cependant, les lieux sont tellement bien architecturés que l’on ressent une fausse impression de liberté, persuadé qu’on a le dessus sur la situation. Rocksteady a donc trouvé l’équilibre quasi parfait entre linéarité extrême et liberté de choix.

Harcèlement discret ou pétage de clavicule ?
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Usant et abusant de la vue « tactique », Batman repère à tout moment l’emplacement de ses adversaires et un code couleur défini s’ils sont armés ou non. Une variable qui change radicalement la façon de progresser. Vos ennemis apparaissent en bleu : ils ne possèdent donc pas d’arme. Dans ce cas-là, faites-vous plaisir, foncez dans la mêlée et distribuez des mandales. Extrêmement simple à prendre en main, le système de combat du jeu n’en demande pas moins réflexe et observation. Une touche pour frapper, une pour parer et une combinaison de deux boutons pour achever un voyou. C’est à peu près tout ce qu’il faut savoir. Avec un peu de pratique, on enchaîne les combos et c’est alors un vrai bonheur de voir le Chevalier Noir bondir d’ennemi en ennemi et les mettre KO à grand renfort de ralentis spectaculaires. On retrouve alors le plaisir simple d’un bon vieux beat’em all, défoulant mais n’oubliant pas la stratégie. Par exemple, il peut arriver qu’un groupe se compose de cinq hommes sans arme et d’un équipé d’un fusil d’assaut. Dans ce cas-là, restez quelques instants dans l’ombre, repérez l’ennemi armé et autorisez-vous un « coup de pied en planant » ou un lancer de batarang sur ce dernier puis enchaînez par une mise au tapis. Une fois le bonhomme désarmé, vous pouvez tranquillement bastonner le reste de la meute. Jouissif !
Deuxième option : vous voilà face à une bande armée (désignée en rouge par la vision tactique). Impossible ici de foncer dans le tas, sous peine d’une mort rapide. Batman a beau être un super héros, il n’en reste pas moins humain. Une seule solution : éliminer vos adversaires un par un, de la façon la plus discrète possible. Le titre se transforme alors en jeu de chat et de la (chauve) souris. Sauf qu’ici, les chats ne sont que de pauvres victimes harcelées par une force invisible. Faufilez-vous derrière un adversaire et mettez-le KO de manière silencieuse, attrapez un vilain du haut de votre gargouille pour le pendre par les pieds ou encore assommez-le d’un coup de pied en planant et courez immédiatement vous mettre à l’abri en haut d’une gargouille… Dans ces moments-là, le titre offre ce qu’il a de meilleur et l’on prend un plaisir monstrueux à terroriser ces pauvres hères.

Où sont les défauts ?
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Il reste tellement de choses à dire sur Arkham Asylum et si peu de lignes disponibles... À côté de ces deux réussites éclatantes que sont les phases d’infiltration et de baston, les phases d’enquête restent un peu en retrait. Non pas qu’elles soient inintéressantes, mais le schéma adopté est quasiment toujours le même. Afin de progresser dans ses recherches, Batman doit régulièrement scanner le lieu du crime, à la recherche d’un quelconque indice. Dans le jeu, cela se traduit par une vue à la première personne et un passage au peigne fin d’une zone délimitée. Une fois l’indice découvert (des traces de cendres appartenant au commissaire Gordon, par exemple), Batman analyse ce dernier et c’est à vous ensuite de suivre les traces similaires, laissées par la victime ou le bourreau. Rappelant vaguement les phases d’enquête de Condemned 2, ces passages « calmes » sont certes très réussis au début, mais finissent par devenir redondants. Un peu plus de variété dans la façon d’enquêter n’aurait pas fait de mal.

Bel et bien éblouissant
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Cela dit, ce défaut pèse peu, très peu face aux innombrables qualités du titre. L’heure de la conclusion approche et l’on n’a même pas abordé les nombreux gadgets que Batman peut utiliser, tous plus utiles les uns que les autres (grappin, gel explosif, tyrolienne, etc.) ou encore la personnalisation du héros, via de nombreuses compétences à débloquer (meilleure résistance ou encore combos inédits pour les combats.). Et comment passer sous silence le mode défis ? Ceux-ci s’acquièrent en résolvant les nombreuses énigmes inventées par l’Homme mystère durant l’aventure. Les défis représentent une suite d’épreuves (de combat ou d’infiltration) et permettent de parfaire sa maitrise de l’ombre ou du coup de pied retourné. Pour la frime, il est même possible d’envoyer ses scores sur le Net. Ah, et puis, je ne vous ai pas parlé des figurines à débloquer, ou encore des cassettes disséminées dans… Raah ! Plus de place ! Bon, trêve de blabla, vous savez ce qu’il vous reste à faire le 18 septembre prochain. Quant à moi, je vais me remettre de ce pas à la construction d’une batcave personnelle, aménagée dans le garage de mes parents… On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a, comme dirait l’autre…
  • En résumé

 

On se plaint souvent, à raison, du prix actuel des jeux. Contrairement aux versions consoles vendues 70€, seulement 40 billets vous seront demandés pour plonger dans une douzaine d'heures de pur plaisir. Une somme raisonnable pour accéder à un chef-d'œuvre du jeu vidéo, tout simplement.

 
  • Les plus
  • Une ambiance fantastique
  • Un casting en béton
  • Un gameplay totalement maitrisé
  • La liste est trop longue…
  • Les moins
  • L’aventure principale, un peu courte
  • Des phases d’enquête parfois répétitives
  • L'obligation d'être connecté au Net
note : 19/20


04/04/2012
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