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Canon EOS 60D

 

 
 
   
 
 
Capteur CMOS 18 Mpx, APS (14,9 x 22,3 mm)
Objectif -, 18-135 mm f/3,5-5,6
Stabilisation optique selon objectif (oui en kit)
Mémoire interne/externe - / SD - SDXC
Sensibilité (plage ISO) 100 - 6400 (ext. 12800) ISO
 
Il était apparu sur l'EOS 20D, à l'été 2004, avant de s'étendre sur le haut de gamme (5D, puis 1D Mk III en 2007) et d'essaimer chez la concurrence (Alpha 700). Le joystick avait particulièrement séduit les sportifs, à qui il permettait de changer de collimateur autofocus à la volée, d'un simple geste du bout du pouce. Mais il disparaît de l'EOS 60D, remplacé par un plus classique "pad" entouré d'une roue codeuse.

Pour le choix du collimateur, ça change tout, et pas en bien. Au lieu d'être idéalement placée au bout du pouce, la nouvelle commande est plus basse, comme sur un compact ou un reflex d'entrée de gamme ; il faut donc plier le doigt pour l'atteindre. Pis, elle souffre d'un toucher caoutchouteux, qui ne permet pas de savoir précisément quand une position est activée. Dernier reproche : son diamètre important nuit à la prise en mains de la roue codeuse — lorsqu'on essaie de faire un tour complet, en triant les photos par exemple, le pouce "décroche" en passant à gauche du trèfle.

La lignée experte de Canon s'est divisée en deux. D'un côté, un haut de gamme lorgnant sur les pros, l'EOS 7D ; de l'autre, un boîtier plus léger, le Canon EOS 60D, sujet de cet essai. Alors que ses prédécesseurs s'intercalaient entre D90 et D300, le nouveau venu attaque donc frontalement les nouveaux Pentax K-5 et Nikon D7000.

Prise en mains

L'EOS 60D souffre un peu d'une prise en mains mitigée. D'un côté, la qualité de construction est évidente, les assemblages sont irréprochables et les matériaux de qualité ; l'EOS 60D n'est pas tropicalisé (contrairement au K-5 et, dans une moindre mesure, au D7000), mais il paraît solide et bâti pour durer. L'écran orientable est également bienvenu, en particulier en vidéo, et les différents boutons sont généralement plus accessibles — ceux précédemment sous l'écran passent à droite, sous le pouce, et ceux sur l'épaule droite sont réalignés.


De l'autre côté, Canon a multiplié les choix ergonomiques étonnants. Outre le remplacement de l'excellent joystick par un pad intégré dans la roue codeuse (cf. encadré), on note le déplacement de l'interrupteur à l'extrême gauche de l'appareil, ce qui interdit toute mise en route et déclenchement à la volée, et l'absence de déclencheur vidéo séparé — il faut passer en mode vidéo sur le barillet des modes, puis utiliser la touche Live View... Globalement, le D7000 a bien mieux réussi son coup, avec un trèfle plus accessible et une possibilité de filmer à tout moment une fois activée la visée sur écran.

Les plus maniaques regretteront également le bruit d'ouverture du flash intégré et le viseur limité à 96 % du champ (K-5 et D7000 ont une couverture intégrale), mais ce sont les mêmes qui soupireront d'aise en constatant que le testeur de profondeur de champ est enfin du bon côté, accessible du bout de l'annulaire. Ce sont eux, surtout, qui noteront l'excellent rendu de l'écran, avec un dE à 2,4 (les bons moniteurs de bureau ne font généralement pas mieux), un gamma presque idéalement calé sur 2,2 et juste une petite dérive vers le bleu dans les tons très clairs. L'EOS 60D est le premier APN publié à avoir subi le test d'écran, mais nous pouvons d'ores et déjà vous dire que tous ne sont pas à ce niveau...

Réactivité

Rien à redire dans ce domaine : l'EOS 60D est une référence, avec un démarrage quasi-instantané (le nettoyage du capteur a lieu à l'extinction), un autofocus rapide ralentissant à peine en basse lumière... 

En visée sur écran, ça se complique un peu et, alors que Nikon et Pentax ont beaucoup amélioré leur autofocus, celui de Canon reste nettement plus lent que sur un compact et assez largement inutilisable dans la vraie vie — n'ayez pas d'enfants qui courent, par exemple. Mais le 60D est un reflex particulièrement réactif.

Qualité d'image

Sans surprise, les experts actuels se tiennent dans un mouchoir. Comme sur les concurrents — et même, désormais, comme sur l'entrée de gamme —, le moutonnement apparaît à 1600 ISO. À 3200 ISO, Canon contient le bruit par une amorce de lissage, mais les images restent d'une haute tenue jusqu'à 6400 ISO. Là, l'EOS 60D est peut-être le moins "argentique" des trois appareils, avec un rendu en Jpeg où le bruit chromatique est bien visible, alors que Nikon et Pentax font plutôt dans le moutonnement de luminance façon film ; en contrepartie, le Canon a un grain un peu plus fin...



Dans l'ensemble, le D7000 semble le meilleur des trois, mais l'époque où l'un avait une vraie avance sur les autres est désormais révolue, et un sondage à l'aveugle à la rédaction montre que les goûts individuels font préférer l'un ou l'autre.

Alors, pourquoi ce 4 ? Pour une raison simple : le manque de fiabilité de la mise au pointreflex. En détection de contraste (visée sur écran, ci-dessous à droite), la mise au point est ultra-précise et l'ensemble du champ est net, au grand-angle comme au télé, ce qui confirme la qualité de l'objectif 18-135 mm (déjà apprécié sur l'EOS 550D).


Même réglages, mais mise au point par corrélation de phase à gauche, par détection de contraste à droite.
Retrouvez le Canon EOS 60D dans le face-à-face photo.

 
Mais en visée optique (ci-dessus à gauche), le module de corrélation de phase rate parfois son coup, en particulier au téléobjectif, et malgré la confirmation du point l'image est floue — Canon a-t-il voulu aller un peu trop loin en réactivité, au détriment de la précision ?

Vidéo

Comme ses petits camarades, l'EOS 60D filme en Full HD. Petit détail amusant, le flux fait 1920x1088 pixels, au lieu du 1080 standard, mais cela n'a pas d'impact visible sur la qualité. Optiquement, c'est excellent, avec un fourmillement contenu et un niveau de détails élevé.

Sur le plan sonore, c'est à peine passable, avec une prise son en mono dépourvue de qualités particulières. Heureusement, il est possible de brancher un micro externe, ce que devraient rapidement faire tous ceux que la vidéo intéresse.

 
 
 

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Construction soignée, écran orientable et bien défini

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Qualité d'image en vidéo

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Réactivité générale : démarrage, enregistrement, autofocus...

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Gestion de la sensibilité de haut vol

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Excellente prise en mains

 

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Manque de fiabilité de l'autofocus en visée optique

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Lenteur de l'autofocus en visée sur écran

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Régressions ergonomiques (joystick, interrupteur)

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Micro intégré mono seulement

4
L'EOS 60D attaque frontalement des adversaires solides. S'il est un excellent reflex expert et propose des plus appréciables (écran orientable notamment), il est en revanche un peu léger pour réellement affronter D7000 et K-5.


23/07/2012
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