Il y a de ces jeux qui tirent sur la corde sensible de certains gamers plus qu'à  d'autres. LEGO Batman 2 est très certainement l'un de ceux-là . La kryptonite de votre serviteur, par exemple, c'est la nostalgie. Et pour les personnes ayant grandi dans les années 90 (NDRC : Ca marche aussi avec la décennie précédente !), le titre de Warner Bros en sert à  la pelle. Films Batman et Superman de Tim Burton et Richard Donner respectivement, ou encore Batman The Animated Series, ne sont que quelques-uns des éléments auquel fait penser  LEGO Batman 2 d’une manière ou d’une autre. Et même s'il n’est pas lié à  tous ces exemples par son scénario, le jeu fait malgré tout l'effet d'un bon gros paquet de madeleines. Prendre son envol avec Superman et entendre la célèbre musique de John Williams démarrer, ça fait son petit effet. Cette utilisation à  bon escient du fan service n’est par ailleurs qu’une des manières d’envisager le titre. Les nombreux clins d’œil destinés aux jeunes adultes mis à  part, l’équipe de développement a en effet conçu une aventure qui à  n’en point douter conviendra également aux plus jeunes joueurs. 

INJUSTICE LEAGUE

Traveller’s Tales propose ici une aventure légère qui s’amuse avec les licences de chez DC sans jamais les dénaturer. évidemment, il ne faut pas s’attendre ici à  un scénario aussi sophistiqué que celui d’Arkham City. Il s’agit d’un jeu LEGO après tout. Cela étant dit, il n’est jamais pénible de suivre la progression de l’histoire grâce à  des situations et dialogues amusants, associés à  de discrets gags visuels assez typiques de la série des LEGO. Dans les faits, le Joker se retrouve à  nouveau interné à  la suite d’une énième défaite aux mains de Batman et Robin. Lex Luthor, présent à  Gotham City pour une cérémonie de remise de prix, va l’aider à  s’échapper en échange de son aide. Il a en effet construit une arme capable, entre autres, de l’aider à  se débarrasser de Superman. Le hic, c’est qu’il a besoin d’une source d’énergie bien précise pour la faire fonctionner. Il souhaite donc que le Joker l’aide à  mettre la main dessus. Si le clown dérangé n’a pas vraiment besoin de prétextes pour mettre le souk, la possibilité d’utiliser l’engin sur Batman n’est que cerise sur le gâteau. Il revient donc à  Batman et Robin, ainsi qu’à  leurs collègues de la Justice League, de mettre un terme aux sombres agissements des deux méchants.

UN VRAI JEU D'ENFANT

Manette en main,  LEGO Batman 2 ne diffère pas vraiment des autres titres inspirés par le jeu de construction. Une fois encore, il est question d’un jeu d’action-aventure saupoudré d’énigmes et d’un système de beat ‘em all très simplifié. Comme les super héros (et leurs adversaires qui peuvent également être dirigés une fois débloqués) n’ont pas tous les mêmes pouvoirs, il est nécessaire d’alterner entre les différents protagonistes pour progresser. Les « simples » humains que sont Batman et Robin ont, quant à  eux, accès à  différentes tenues qui leurs confèrent des compétences variées (geler de l’eau, marcher sur une zone électrifiée, etc...). Par ailleurs, certains mécanismes ne peuvent être déclenchés que par un personnage pas forcément débloqué lors du premier passage dans un niveau. Les missions scénarisées du titre bénéficient donc d’une certaine rejouabilité pour ceux qui souhaitent absolument tout débloquer. Et ce n’est là  qu’un élément qui confère au jeu une grande durée de vie. Grosse différence avec les précédentes productions estampillées LEGO,  LEGO Batman 2 propose en effet un monde ouvert. Le joueur peut, s’il le souhaite, enchaîner les missions liées au scénario principal, ou traverser la ville à  la recherche des différents objets à  dénicher et autres personnages à  débloquer. Vue la liste des éléments disséminés aux quatre coins de Gotham, il y a de quoi faire. 

UN MONDE POUR DEUX

De manière étonnante, mais pas gênante, sauf peut-être pour ceux qui ne jurent que par Arkham City, le jeu mêle habilement décors réalistes à  des objets, véhicules, et personnages en LEGO. Niveau réalisation, la production de Traveller’s Tales est très propre. Les seuls petits défauts sont inhérents aux jeux en monde ouvert, comme une caméra qui a parfois du mal à  se placer ou encore un léger aliasing. L’autre souci technique notable du titre, les ralentissements, est paradoxalement l’effet direct d’un de ses points forts majeurs. Bien que disposant d’un monde ouvert,  LEGO Batman 2 n’a en effet pas fait l’impasse sur la coopération en local. Toute l’aventure peut être traversée par deux joueurs se partageant un même écran. Lorsque les compères s’éloignent l’un de l’autre, le titre utilise le système d’écran partagé. Et s’il sont trop loin l’un de l’autre, des baisses de framerate se font alors sentir. Pour chipoter, il est également possible de regretter l’absence à  l’écran d’une petite carte indiquant les différents points d’intérêt à  proximité, à  la manière de celle utilisée dans les GTA par exemple. Le système utilisé par le jeu n’est pas totalement clair et il n’est pas toujours évident de se repérer. Cela étant dit,  LEGO Batman 2 gagne énormément d'envergure avec un tel monde ouvert.

LE SON DES JUSTICIERS

S’il est visuellement plaisant, la bande son du jeu a elle aussi bénéficié d’un soin tout particulier. Comme mentionné plus haut, le titre de Warner Bros. manie habilement les références, et plusieurs d’entre-elles se trouvent au niveau des musiques. Outre le thème de Superman qui se déclenche à  chaque fois que l’homme d’acier prend son envol, le jeu utilise également plusieurs pistes issues de la bande originale du film Batman de 1989 composée par Danny Elfman. LEGO ou pas, traverser les rues de Gotham City au volant de la Batmobile avec le thème de Batman dans les oreilles, ça marche vraiment bien. En parallèle à  cette bande son de qualité,  LEGO Batman 2 est le premier jeu de la série à  disposer de dialogue intégralement parlés, ce qui ne fait qu'accentuer le sentiment d'immersion. Sans savoir si Warner Bros. a voulu surfer sur la vague de popularité des crossovers de type Avengers, il est cependant évident que l’éditeur avait de l’ambition pour ce titre. Un jeu à  licence qui n’a pas été réalisé à  la va-vite pour du profit facile, cela fait toujours plaisir.