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Leica X1

 

 
 
   
 
 
Capteur CMOS 12 Mpx, APS-C
Objectif 1 x 36 mm f/2,8
Stabilisation optique oui
Mémoire interne/externe - / SD - SDHC
Sensibilité (plage ISO) 100 - 3200 ISO
 
Le X1 dispose de quatre modes de prise de vues : les classiques PSAM. Mais au lieu d'être sélectionnés via une molette principale, ils sont répartis sur deux barillets : l'un règle la vitesse, l'autre l'ouverture, et chacun dispose d'une position A laissant l'appareil faire à son idée.

Les deux barillets en position A mettent donc l'appareil en mode P. Avec ouverture sur A et vitesse sur une valeur chiffrée, on est en priorité à la vitesse (mode S) ; réciproquement, ouverture chiffrée et vitesse sur A donnent la priorité à l'ouverture (mode A). Enfin, lorsque les deux sont sur des valeurs chiffrées, l'exposition est manuelle.

Une logique qui paraîtra toute naturelle aux habitués de l'argentique, mais qui peut dérouter les nouveaux venus à la photo nourris de pixels dès leur plus tendre enfance.

Mise à jour le 6 octobre 2010 : afin de mettre ensemble des appareils comparables, les compacts à grand capteur ont été réunis avec les reflex, qu'ils soient à objectifs interchangeables (µ4/3, Sony NEX, Samsung NX...) ou à objectif fixe. Le Leica X1 quitte donc les compacts, ce qui impose une révision de ses notes : sa lenteur est plus problématique quand on le compare à unNEX-5 par exemple, et la qualité d'image de ces appareils (équipés d'un bon objectif bien sûr) fait que le X1 ne les domine pas comme il écrasait les compacts. Il sauve tout de même quatre étoiles pour sa construction et sa qualité d'image toujours excellente.

Il y a fort longtemps, Leica a peu ou prou inventé l'appareil photo de référence du reporter : compact (selon les standards de l'époque), utilisant un film abordable (le 35 mm de cinéma), une optique soignée et un boîtier basique mais indestructible. Le X1 peut être vu comme l'incarnation moderne de cet esprit : un compact de (grande) poche, avec le minimum de fonctions, une focale fixe généraliste, un bon capteur et une construction irréprochable. Il est également inhabituellement abordable pour un Leica avec un tarif de lancement de 1550 euros.

Prise en mains 

Fidèle à la tradition Leica, le X1 arbore un design sobre de brique arrondie. Rétro et minimaliste, on lui reconnaîtra tout de même une classe certaine et intemporelle, à cent lieues du bling-bling ambiant. Les dimensions se rapprochent d'un compact argentique : c'est donc très volumineux pour un compact numérique. Mais pour un appareil à grand capteur, c'est dans les normes : les Sigma DP ne font guère plus petit.

La construction est irréprochable, l'assemblage soigné jusqu'à la dernière trappe, tout au plus les boutons dorsaux font-ils un peu plastique — mais il en sera peut-être différent sur le modèle final, l'appareil reçu étant un modèle de présérie. Au dos toujours, on regrette en revanche amèrement la qualité de l'écran : les angles de vision sont corrects, mais un LCD de 230 000 points sur ce type d'appareil est rien moins que scandaleux quand on trouve de l'OLED 460 000 points sur descompacts de milieu de gamme. L'affichage a par ailleurs tendance à saccader en basse lumière.


L'ergonomie Leica est un peu particulière (cf. encadré), et il est impossible d'accéder à l'ISO auto en mode manuel (gérant ainsi profondeur de champ via l'ouverture, le dynamisme via la vitesse, et laissant l'appareil exposer grâce à la sensibilité). Les menus sont également parfois un peu complexes, les options étant alignées dans une interminable liste non hiérarchisée, et la séparation du mode de mise au point (en bas du trèfle) et des zones (bouton à gauche) est pour le moins peu pratique.

Autre regret à la limite de l'impardonnable, la mise au point manuelle est faite par une loupe, avec tout juste une indication de la distance de mise au point. Alors que les reporters Leicaïstes avaient depuis longtemps l'habitude de caler leur objectif sur l'hyperfocale pour cadrer et déclencher à la volée, rien ici ne permet d'y accéder : pas de mode dédié, et pas même d'échelle de profondeur de champ (présente sur un Ricoh GR D III par exemple) !

Réactivité 

Avec une focale fixe lumineuse, dont les caractéristiques sont parfaitement connues, on attend ici le meilleur. Las ! La déception est proportionnelle. Le X1 n'est pas rapide au démarrage, le temps de déployer l'objectif ; il est à peine moyen à la mise au point normale (environ une seconde) et l'autofocus en basse lumière est franchement lent (plus de deux secondes !). L'enregistrement d'une image prend le même temps en Jpg et en Raw : beaucoup trop longtemps. Globalement, l'écart avec un Panasonic GF1 équipé de son "pancake" 20 mm est spectaculaire et douloureux pour la marque allemande.

Qualité d'image
 

"Oh la vache !" C'est à peu près la pensée qui a occupé l'esprit de votre serviteur en observant les images délivrées par le X1. C'est logiquement la nouvelle référence des compacts — c'est bien le minimum, reposant sur le capteur Sony 12 mégapixels vu sur le Nikon D90 —, mais peut-être bien tout simplement ce qui est sorti de mieux de notre salle de tests.

À pleine ouverture, le piqué est "seulement" très bon, et ce sur l'ensemble du champ. En diaphragmant à f/5,6, c'est impressionnant : les détails sont là, taillés au rasoir, grâce bien sûr à une touche d'accentuation mais surtout à une résolution optique remarquable. C'est là que, brutalement, on comprend la réputation des focales fixes Leica... et l'importance du traitement d'images : les Raw (au format Adobe DNG) montrent des faibles franges vertes/rouges dans les angles, totalement éliminées en Jpg — approche qui n'est pas sans rappeler celle, fort critiquée par certains puristes, de Panasonic et de ses Venus Engine.


La gestion du bruit est également de très haute volée, avec une qualité quasiment constante jusqu'à 800 ISO et un lissage à peine perceptible (en aucun cas sur des tirages normaux) jusqu'à 3200 ISO. Par rapport aux reflex équipés du même capteur (D90, D5000, K-x...), le X1 lisse moins, garde donc un peu plus de détails, et produit des Jpg à peine plus bruités : une grande réussite.

Seul regret à ce chapitre : la mise au point limitée à 30 cm en mode "macro", qui le rend inapte à la proxiphoto — et l'absence de zoom peut être gênante pour certains utilisateurs.

Vidéo 

Le X1 est un pur appareil photo, dépourvu de fonction vidéo.
 
 

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Design intemporel et construction de haute volée

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Qualité d'image stupéfiante en Jpg

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Ergonomie exemplaire pour qui connaît les bases

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Focale fixe de très haute qualité

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Roue codeuse pour les réglages

 

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Ergonomie peu abordable pour le néophyte

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Menus fouillis : pas de tri des options

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Écran indigne : peu défini et fort brillant

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Pas d'indication de profondeur de champ, ni de l'hyperfocale

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Lenteur de fonctionnement

4
Le Leica X1 est un concept terriblement séduisant, qui fournit des images d'une qualité inédite. Hélas, il souffre de mesquineries indignes de sa marque comme de son prix (écran...) et d'une lenteur générale pénalisante.


22/07/2012
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