Il n'est pas franchement conseillé d'être un amateur de tennis ces dernières années lorsqu'on ne joue que sur les consoles de Nintendo. Sur Wii, le choix s'avère assez restreint entre Grand Chelem Tennis, Wii Sports et le remake du Mario Power Tennis du GameCube. Et on ne parle même pas de la Nintendo DS où c'est carrément le désert. Mais heureusement, après sept ans d'absence, Mario Tennis s'invite sur 3DS avec Mario Tennis Open. Un très bon jeu de tennis qui parvient à  concilier à  peu près tous les publics via une recette que Nintendo maîtrise maintenant sur le bout des doigts.



      



Moins on est fous, meilleur on est



Pourtant, Mario Tennis Open nous prend un peu à  froid quand on s'aperçoit que le mode Jeu de rôle brille par son absence dans les menus (à  la place, on a le droit à  des tournois classiques divisés en plusieurs coupes – façon Mario Kart). Pas grave, le titre parvient rapidement à  nous le faire oublier (même si on continue de le regretter), grâce à  un gameplay plus approfondi. Le jeu délaisse en effet ses grands coups spéciaux plus ou moins imparables pour se tourner vers des rencontres beaucoup plus réalistes (sans être aussi pointu qu'un Top Spin 4, bien sûr). Derniers vestiges de son accointance avec le genre arcade, des zones de couleur apparaissent à  l'endroit où la balle va rebondir et permettent, lorsqu'on se place correctement dessus, d'améliorer l'efficacité de son coup. Chaque zone colorée correspond ainsi à  une frappe précise (lob, amorti, liftÂ…), selon un code de couleurs recensé sur l'écran inférieur de la console. Rarement déterminantes, ces frappes ne parasitent pas non plus le rythme des échanges. Dans Mario Tennis Open, il ne faut plus compter sur une carapace verte qui viendrait dégommer l'adversaire ou une balle enflammée dévastatrice, mais bel et bien sur son tennis (et il le fait bien, puisqu'il faut vraiment construire son point pour prendre l'avantage). D'ailleurs, on remarque que les zones colorées n'offrent pas toujours un choix judicieux, le titre invitant parfois le joueur à  réaliser un amorti alors que l'adversaire se trouve bien installé à  l'intérieur du court. Une manière, là  encore, de montrer que l'issu d'un point revient à  ses talents de joueur et qu'il n'est plus tributaire d'options diverses.







Plus open que jamais



Que l'on soit un joueur aguerri ou un joueur occasionnel, il est bien difficile de ne pas trouver tennis à  son pied. Si le mode de contrôle classique, qui fonctionne sur un système de coups chargés devenu une référence du genre, offre le plus de précision, il est également possible de déclencher ses frappes en tapant directement sur l'écran inférieur, via trois configurations tactiles affichant plus ou moins de coups. Et comme si cela ne suffisait pas, on peut également faire basculer la caméra dans le dos du tennisman (intelligemment, la 3D se désactive automatiquement) juste en levant la console a hauteur des yeux. Dès lors, l'ordinateur s'occupe de déplacer votre personnage même s'il reste possible de le prendre en charge. Quant aux fonctions gyroscopiques, elles permettent d'indiquer la direction dans laquelle le joueur désire porter son coup. Bien que moins précise et assez fatiguante, cette jouabilité demeure très agréable à  prendre en main. Seul bémol, selon la position adoptée pour jouer et la façon dont on tient sa console entre les mains, il n'est pas rare de passer d'un mode à  l'autre sans le vouloir. Heureusement, vous pouvez désactiver cette option dans les menus. Reste que cette maniabilité permet de faire s'affronter des joueurs de différents niveaux sans que les matchs paraissent trop déséquilibrés (la différence de niveau se faisant vraiment sur l'intelligence de jeu et non pas sur la maîtrise des commandes).







Un vestiaire fourni



Et c'est d'autant plus appréciable que le jeu en ligne débarque pour la première fois dans la série (le multijoueur local ou les matchs StreetPass sont également possibles). Si ce dernier n'était pas encore accessible au moment du test, et qu'il ne permettait donc pas de juger de sa fiabilité, on a pu remarquer un système de classement mensuel qui devrait permettre de se situer par rapport à  la hiérarchie mondiale. Si les serveurs tiennent bons et que l'on ne note aucun lag lors des matchs, nul doute que les joueurs devraient y passer de nombreuses heures. De quoi indubitablement rallonger la durée de vie du titre, d'autant qu'on trouve également des mini-jeux très réussis, et déclinés en différents niveaux (mention spéciale à  celui qui voit défiler le jeu Super Mario Bros. sur un mur), des options StreetPass, des niveaux de difficulté à  débloquer (avec des personnages « étoile » notamment) ainsi que la possibilité de personnaliser son avatar Mii. En passant par le vestiaire, on peut en effet l'équiper avec divers équipements récupérés en remportant des matchs. Il faudra ensuite les acheter via des pièces jaunes essentiellement glanés lors des mini-jeux (et attention, il en faut beaucoup). Mais le jeu en vaut la chandelle puisque les raquettes, baskets et autres bandeaux permettent d'améliorer les capacités de son Mii, que l'on peut ensuite sélectionner pour jouer en ligne. Complet, accessible et profond, Mario Tennis Open s'impose sans mal comme la référence du genre sur portable.