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Nikon Coolpix S3100

 

 
 
   
 
 
Capteur CCD 14 Mpx, 1/2,3", 42 Mpx/cm
Objectif 5x 26 -130 mm f/3.2 -6.5
Stabilisation non
Viseur NA
Ecran 6.7 cm, TN, 230000 points, 4/3,non tactile
 
Il y a quelques années, la guerre des compacts portait entre autres sur les capacités en macrophotographie. Les premiers capables de faire le point sur un objet à moins de dix centimètres en avaient fait un vrai argument, et les autres s'y étaient engouffrés à coups de 7 cm, 5 cm, 3 cm... La guerre prit fin lorsque tout le monde fit le point à moins de trois centimètres (certains arrivent même à photographier un objet au contact de la lentille frontale) : l'argument devenait spécieux, le sujet se retrouvant dans l'ombre de l'appareil photo.

Sur le S3100, nous avons eu une petite surprise : il y avait longtemps que les sujets "macro" ne nous avaient paru aussi petits. Vérification faite, nous n'avions pas raté un mode "super macro" caché dans les menus : non, le S3100 ne fait pas la mise au point à moins de 10 cm, en mode macro. Résultat : il photographie au plus serré une zone de 9,5x7 cm. En comparaison, le Panasonic S1, autre modèle d'entrée de gamme testé simultanément, photographie une zone de 5,5x4 cm, ce qui est encore bien ordinaire par rapport aux moins de 2x1,5 cm disponibles sur certains appareils un peu plus haut de gamme.

Nikon est traditionnellement très fort sur le segment de l'entrée de gamme : ses S220 et S3000 ont trusté les premières places des ventes ces deux dernières années. Le Coolpix S3100 doit leur succéder ; il change fort peu la recette, gagnant un peu en zoom et en mégapixels et gardant comme principaux arguments un tarif contenu et une bonne bouille.

Prise en mains

Le premier contact rappelle inévitablement le S3000. En fait, le nouveau venu est quasiment identique au précédent, à une différence près : il a désormais un déclencheur vidéo séparé. Il reprend donc la face avant métallique, soignée, peinte de coloris acidulés ; mais aussi, hélas, le dos en plastique durfaçon jouet pour enfants. L'ensemble reste très lisse et la préhension à une main est peu rassurante.


L'écran reste le même que sur le S3000 : peu précis (230 000 points), il souffre d'une colorimétrie approximative et d'un contraste excessif. Il souffre, surtout, d'angles de vision atrocement étroits qui le rendent illisible lorsqu'on n'est pas parfaitement en face...

La seule amélioration est donc l'arrivée du déclencheur vidéo, qui a tout de même l'avantage non négligeable de rendre l'appareil beaucoup plus intuitif à utiliser : il n'y a plus qu'à appuyer sur l'un des déclencheurs, selon ce que l'on veut faire, sans avoir à passer par les menus.

Réactivité

Le S3100 n'est pas un appareil très véloce ; il n'est pas non plus extraordinairement lent. 

Nous avons en fait un reproche majeur : il met une demi-seconde de plus à s'éveiller que son prédécesseur. Il convient également de noter que le temps d'attente entre les deux premières photos est assez court (1,2 s), mais qu'il faut ensuite plus de trois secondes d'attente avant de prendre une troisième image.

Pour le reste, il fait son travail sans se faire remarquer.

Qualité d'image

Le Nikon S3100 repose sur un CCD 14 Mpx de 1/2,3", qui équipe depuis l'an passé une grande partie des appareils compacts. Avec ce type de capteur, les meilleurs en traitement d'image peinent à passer sereinement le cap des 800 ISO ; ici, à un niveau de gamme où les puces de traitement souffrent souvent d'une puissance limitée, on n'attend donc pas grand-chose...


...et on fait bien. Dès 400 ISO, les détails sont gommés sans pour autant que le bruit soit parfaitement contenu : même sur un 11x15 cm ou en visualisation plein écran, la perte de qualité est visible pour les observateurs attentifs. À 800 ISO, le lissage explose et l'image est émoussée, légèrement floutée sur l'ensemble de sa surface. Pis encore, les zones sombres s'enfoncent dans le noir — sans doute une autre stratégie pour tenter de contenir le bruit numérique —, réduisant à portion congrue la plage dynamique disponible. Bref, le S3100 est inexploitable dès cette sensibilité.

Le plus inquiétant, c'est que le S3000, lui, conservait un minimum de détails jusqu'à 800 ISO : la régression est réelle.




On retrouve d'ailleurs ce résultat sur le test de la Barbie sans flash, où il faut monter à 1600 ISO pour obtenir une image exempte de flou de bougé, absence de stabilisation oblige : le S3000, à cette sensibilité, fournissait une Barbie bruitée, lissée mais assez homogène ; le S3100, lui, donne une photo extrêmement bruitée, pas plus précise pour autant, et souffrant de couleurs aberrantes par endroits, comme les taches vertes dans les cheveux ou les sortes de brûlures des joues et des lèvres.

Sur le plan optique, le nouveau 26-130 mm est à peine passable au grand-angle, ce que Nikon tente de compenser par une accentuation excessive : sur le "premier détail" du face-à-face, l'inscription "25 cl" est bordée d'un fin trait blanc inexistant dans la réalité, et le fond du logo de la bouteille est plus éclairci sous les mains de la lavandière que dans les zones homogènes... Ça fait tout de même bien illusion sur un tirage 20x27 cm.

Au téléobjectif, sans surprise (à f/6,5, sur ce type de capteur, la diffraction est habituellement très forte), l'image manque de netteté même en plein centre ; l'affaiblissement des bords est en outre visible dès le 11x15 cm et vraiment gênant pour les tirages plus grands.

Vidéo

Côté qualités : le S3100 filme en HD 720p.


Côté défauts : le fourmillement est visible en basse lumière, la balance des blancs sous éclairage halogène est excessivement jaunâtre, les détails sont lissés. Le zoom est numérique et accroît logiquement la visibilité de ces problèmes : il est donc à proscrire. Enfin, le son mono est sensible aux échos et peine à séparer les différents bruits...

Bref : le S3100 ne fait clairement pas un bon caméscope d'appoint.

 

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Face avant stylée et colorée

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Simplicité d'utilisation

 

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Face arrière indigne de l'avant (qualité du plastique, écran déplorable)

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Gestion du bruit électronique (800 ISO à proscrire)

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Pas de stabilisation optique ni mécanique

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Qualité optique à peine passable au grand-angle, médiocre au télé

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Vidéo peu piquée, sans zoom ni son stéréo

2
Alors que la concurrence progresse (on trouve maintenant des compacts stabilisés sous les 100 €), le S3100 est moins bon que son prédécesseur dans tous les domaines, sans pour autant être moins cher. On peine donc à voir ce qui pourrait pousser à l'acheter.


24/07/2012
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