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Ricoh GXR P10 28-300 mm

 

 
Capteur BSI CMOS 10 Mpx, 1/2,3", 35 Mpx/cm
Objectif Ricoh GXR 28 -300 mm f/3.5 -5.6
Stabilisation Mécanique
Viseur NA
Ecran 7.6 cm, non TN, 920000 points, 4/3,non tactile
 
On connaissait les appareils à objectifs interchangeables, les appareils modulaires complets (généralement moyen-format, avec possibilité de démonter le dos ou le viseur de l'appareil), voici le dos à appareils interchangeables. Les "modules" du GXR comportent en effet optique, capteur et puce de traitement, soit l'intégralité descomposants techniques d'un appareil photo ; le GXR proprement dit est une poignée de contrôle comportant écran, alimentation, mémoire, flash et connectique.

L'intérêt est, bien entendu, le choix du capteur et de son objectif, qui permet de concevoir sur la même base un appareil avec zoom compact (donc à petit capteur), un appareil à grand capteur compact (donc sans zoom) ou potentiellement un appareil à grand capteur et zoom (donc encombrant). L'inconvénient et tout aussi évident : envie de changer d'objectif ou de passer à un capteur plus moderne ? Vous devrez repayer l'ensemble du module...

Autre problème : où classer cet appareil ? Avec un module à petit capteur, il sera concurrent des compacts experts ; avec un module à grand capteur, selon la forme de celui-ci, il peut concurrencer les compacts à objectifs interchangeables ou les reflex. Nous avons donc décidé de faire une fiche par module testé ; certaines sont dans lecomparatif des compacts, d'autres dans le comparatif des reflex et autres appareils à grand capteur, selon la comparaison la plus adaptée.

Alors que la mode est aux systèmes compacts à objectifs interchangeables, reprenant la logique des reflex sans l'encombrant système de visée optique, Ricoh explore une voie différente en associant capteur et objectif dans des modules amovibles, fixés sur un dos (cf. encadré). Troisième module proposé pour ce Ricoh GXR, le P10 28-300 mm comprend un capteur "backlit" et 10 Mpx et un zoom équivalent 28-300 mm, analogues en tout point au compact CX4 également publié ce jour.

Prise en mains

Le nom GXR évoque forcément quelque chose aux habitués des compact Ricoh. Les gammes GX et GR sont, en effet, des grands classiques parmi les compacts experts, souvent cités en exemple ergonomiques.


Le boîtier GXR est sans grande surprise pour qui connaît ses aînés : il ressemble énormément aux GX200 et GR Digital III par exemple. On retrouve l'excellent écran VGA (nota : Ricoh étant extrêmement restrictif sur les images lues par ses appareils, il n'a pas été possible de le tester à la sonde : le GXR refuse d'afficher nos mires de test), la molette avant et le basculeur ADJ. pour les réglages, le menu rapide accessible d'un clic sur celui-ci, les touches fonctions personnalisables... et un nouveau menu de réglages "direct".

Les menus sont touffus, un peu complexes au premier abord, mais recèlent moult options pour personnaliser son appareil, et les réglages peuvent être sauvegardés dans trois modes personnalisés : dans ce domaine, rien à envier aux reflex experts.

Niveau construction aussi, Ricoh a repris les habitudes de ses compacts : c'est plutôt solide, avec des inserts caoutchoutés pour une préhension irréprochable, mais certains détails (fixation du flash intégré notamment) font un peu "léger". Le système de fixation des modules par glissières et rassurant et efficace une fois pris en mains, mais on ne peut s'empêcher de s'inquiéter devant le port de communication entre module et dos : et si un grain de sable rentre dans une broche ? On aurait préféré des connexions plates, plus faciles à nettoyer, comme sur les objectifs de reflex...

Le module 28-300 mm dispose du même objectif que le CX4, mais son bâti est différent, avec deux éléments télescopiques au lieu de trois. Cette modification semble destinée à mieux contrôler le positionnement des éléments (ils bougent moins lors du déploiement), mais en contrepartie le GXR ainsi équipé est nettement plus encombrant : avec 50 mm d'épaisseur, il dépasse les compacts experts du moment.

Réactivité

Mauvaise surprise : le démarrage du GXR est lent, plus de deux secondes et demie. Pour un appareil censé concurrencer les compacts à objectifs interchangeables, qui démarrent souvent quasiment dans les mêmes temps que les reflex — environ une seconde, voire moins —, c'est dommage.

Une fois démarré, il fait son boulot : la mise au point n'est pas tout à fait aussi rapide que les références, mais reste d'un bon niveau, l'enchaînement entre photos est rapide (un peu moins en Raw : 1,7 s, ce qui est tout à fait acceptable), et le mode rafale frôle les 5 i/s, sur 5 images en Raw et au moins 20 en Jpeg. À ce niveau, c'est excellent.

Qualité des images

Le module P10 28-300 mm est, en résumant, un Ricoh CX4 sans écran ni poignée. C'est donc sans surprise que l'on trouve des résultats très proches de celui-ci. La gestion du bruit est identique  jusqu'à 400 ISO, avec des images très propres ; le lissage apparaît ensuite, un peu plus prononcé sur le compact — le GXR, destiné à un public plus expert, produit par défaut des images un peu plus granuleuses, mais aussi un peu plus précises. 800 ISO est la limite pour un tirage 20x27 cm, et pour du tirage 10x15 la position 1600 ISO est déjà problématique. On pourra cependant recourir au Raw (format standard DNG) pour traiter plus librement ses images.



Sur le plan optique aussi, le 28-300 mm du P10 est étroitement apparenté à celui du CX4. Néanmoins, sa rétractation limitée semble entraîner une meilleure précision, en particulier au grand-angle : sur notre scène de tests, le GXR donne ainsi des résultats notablement meilleurs que le compact — à 200 mm, les deux sont quasiment indiscernables. Il souffre toujours d'une baisse de piqué dans les coins à toutes les focales, et globalement cette optique est désormais dépassée par certains gros zooms compacts concurrents, chez Panasonic et Canon notamment.




Le mode macro à un centimètre est notable, bien entendu par son grossissement impressionnant, mais aussi par son flou critique : la profondeur de champ est logiquement extrêmement courte — de l'ordre de 1 mm — et le GXR accepte de déclencher dès qu'un élément de l'image est nette, quel qu'il soit. Dans notre exemple, le fond de la carte graphique est net, mais la surface du composant est visiblement floue...

Vidéo

Le module P10 28-300 mm filme en HD 720p — rappelons que dans le système GXR, la vidéo n'est pas standard et varie d'un module à l'autre. Le zoom optique est bloqué, remplacé par un zoom numérique d'une qualité médiocre, et si l'image est bonne lorsque la lumière est suffisante, un fourmillement est visible en intérieur.

Plus gênant, la prise de son est en mono et d'une qualité toute relative. Celle-ci étant assurée par le dos, elle ne devrait pas s'améliorer sur les prochains modules : c'est une faiblesse intrinsèque du système GXR qui est ici pointée.

 
 

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Ergonomie au top, nombreux réglages disponibles

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Zoom 10,7x pour un encombrement de COI + pancake

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Rafale performante, y compris en Raw

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Système modulaire unique

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Bonne autonomie

 

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Système parfois complexe (menu direct / menu ADJ / menu général)

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Nécessité de racheter un capteur avec chaque optique

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Délai au démarrage

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Capteur et optique de compact, pour un encombrement supérieur

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Mode vidéo décevant (pas de zoom, son mono)

4
Équipé du P10 28-300 mm, le GXR devient un gros compact expert, doté d'un zoom record sur un segment où l'on dépasse rarement le 7x. L'ensemble est agréable à utiliser, mais est plutôt cher pour une qualité d'image qui est logiquement celle d'un compact. Bien pour qui a déjà un GXR, mais sans doute pas pour un premier achat.


31/07/2012
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