Si l’actualité PC de ces derniers mois devait se résumer en un seul mot, cela pourrait bien être ultrabook. Le terme est sur toutes les lèvres et même AMD, concurrent direct d’Intel en tous points ne peut échapper à la déferlante de ces ultra-portables d’un nouveau genre. Nous vous avions déjà gratifiés d’un duel au sommet entre les deux modèles phares de l’époque à savoir l’Asus UX-31 et l’Acer Aspire S3. Ces derniers ne déméritent pas au vu des performances proposées, mais de nombreux détails témoignent encore de la relative jeunesse du concept ultrabook : absence de clavier rétro-éclairé, dalles systématiquement brillantes et prix quelque peu élevés. Si l’on en croit les récentes annonces en provenance de différents constructeurs, ces écueils ne seront bientôt qu’un mauvais souvenir.

Mais je m’égare en introductions longuettes, intéressons-nous au modèle du jour à savoir le Dell XPS 13, reprenant scrupuleusement les spécifications dictées par Intel, cet ultrabook vu par DELLtente de satisfaire le plus grand nombre à tel point qu’on pourrait se demander si les ingénieurs n’ont tout simplement pas écouté les utilisateurs mécontents chez Acer ou Asus comme nous le verrons tout au long de ce test.

xps Test : Dell XPS 13

Caractéristiques techniques Dell XPS 13

 

Intel Core i5-2467M (2x 1.6 Ghz, Hyper-Threading, TDP 17W)
4Go DDR3-1333Mhz
Ecran Gorilla Glass Truelife WLED 1366 x 768 pixels
SSD 256Go (218 utilisables sous Windows)
Poids : 1,36 Kg
Prix public conseillé dans la version testée : 1208,01 euros

 

Un design réussi, des matériaux de haut vol

 

1 Test : Dell XPS 13

Si l’on devait ne jeter qu’un seul regard sur ce XPS 13 lors d’une exposition à la Fnac par exemple, il passerait pour un portable bon marché. La faute certainement à son clavier plastique brillant qui détone beaucoup avec le reste du châssis : alliage en magnésium matte pour le repose-poignet ainsi que l’intérieur, fibre de carbone pour la base du châssis, capot en aluminium… nous sommes bien loin d’un Aspire S3.

Le XPS 13 fait preuve d’un assemblage exemplaire et je n’ai pu noter aucun « jeu » dans les différentes parties mobiles du PC. La Led de notification d’activité confère à l’ensemble une certaine homogénéité et l’indicateur de batterie situé sur le flanc droit du XPS est un plus appréciable bien qu’anecdotique finalement.

L’écran, nous y reviendrons, possède un traitement Gorilla Glass qui s’il ne magnifie pas les couleurs ou les contrastes profite au design général de la machine : sans bords, il permet une prise en main agréable du portable par le recoin de l’écran histoire de le déplacer ponctuellement.

Un bref retour sur l’alliage en magnésium qui occupe la majeure partie de l’intérieur de ce XPS 13: malgré toutes mes tentatives, il m’a été impossible de rayer la surface si bien qu’un simple coup de chiffon sec permet de retrouver un repose-poignet propre et sobre, si vous êtes un féru de propreté c’est un point non négligeable.

Enfin concernant la barre de son, sachez qu’elle est physiquement invisible, judicieusement intégrée dans la charnière reliant l’écran au reste du châssis elle saura jouer son rôle comme nous le verrons plus loin.

Clavier & ergonomie

 

clavier led 600x400 Test : Dell XPS 13

On aime ou on n’aime pas, il n’empêche que la configuration des touches d’ultra-portables reprendra systématiquement une inspiration de type « chiclet », le XPS 13 ne déroge pas à la règle et en y accordant un peu plus de temps, on s’aperçoit que l’équipe en charge de cet ultrabook a accordé un soin particulier au clavier.

Les touches sont correctement espacées, ni trop éloignées pour ne pas fatiguer la frappe ni trop proche pour éviter les pressions involontaires. Les touches arborent un design tout en rondeurs et elles sont légèrement « creusées » afin d’assurer une bonne frappe. On notera cependant que le modèle testé ici possédait les touches A et Q inversées, certainement une déconvenue de sortie d’usine.

Comme annoncé en introduction, le Dell XPS 13 bénéficie d’un rétro-éclairage (désactivable) du plus bel effet, un plus qui le distingue d’emblée de l’offre actuelle même si quelques efforts à ce niveau auraient pu être faits. En effet les touches ont tendance à laisser échapper la lumière (phénomène de fuites entre les interstices), si le résultat n’est pas trop gênant dans une pièce bien éclairée (ce n’est pas le but vous en conviendrez) il n’en est pas de même en pleine nuit ou la multitude de fuites confèrent au clavier un aspect un peu brouillon et déroutant au début. On s’y fait à terme et l’on se surprend à apprécier à ne plus avoir à lutter en pleine nuit pour taper une requête dans son moteur de recherche.

Pour finir sur le clavier, sachez que l’intégralité des touches optionnelles s’active à l’aide de la touche de fonction « Fn » (à l’exception de la touche mute). Ce choix renforce la sensation de design épuré puisqu’aucun élément ne vient entraver la finition du XPS 13 une fois ouvert : un clavier, un touchpad et puis c’est tout. Ce n’est donc pas sans rappeler le MacBook Air dont la comparaison inévitable s’est fait attendre.

 

Le pavé tactile à revoir

 

touchpad Test : Dell XPS 13

Certainement LE gros point noir du XPS 13, son pavé tactile. Je ne vous le cache pas, j’ai tout de suite été séduit par la sensation au toucher du touchpad pour très vite déchanter devant le comportement erratique du dispositif de pointage signé Cypress. Entre le toucher pour cliquer qui ne souhaite tout simplement pas fonctionner de manière aléatoire ou encore le multitouch qui laisse à désirer, j’ai vite connecté une souris qui ne m’a d’ailleurs plus quittée pour la suite du test.DELL, conscient du problème a bien mis en ligne de nouveaux pilotes Cypress, mais mon expérience n’a pas été sensiblement améliorée.

Du reste, le touchpad possède une surface active agréable, la non-différenciation clic droit/gauche n’a pas été un réel handicap puisque par habitude on tend à agir sur la partie du touchpad de son choix de manière quasi-naturelle.

Ce n’est malheureusement pas grâce au DELL XPS 13 que nous arriveront à une expérience aussi fluide que sur Mac même si l’OS d’Apple a toujours été optimisé pour une utilisation pertinente du dispositif de pointage maison. Pour preuve, la fonctionnalité de navigation entre les fenêtres à trois doigts sur le XPS est si aléatoire à activer qu’on en vient à se demander si Windows tire finalement partie correctement des avancées faites en matière de pavé tactile.

Un écran qui flatte l’égo, mais pas la rétine

 

bezel 600x426 Test : Dell XPS 13

Sans surprise, la résolution de l’écran relève du commun : 1366 x 768. On regrette quelque peu que DELL n’ait pas souhaité prendre de risque à ce niveau comparé à l’UX-31 d’Asus et sa résolution de 1600 x 900, mais le traitement Truelife WLED sait compenser ce manque par une luminosité et un taux de contraste encore jamais vu sur ce type de produit. Concrètement, c’est avec l’UX-31 l’un des écrans qui m’a le plus bluffé chez les Ultrabooks voire les PC portables en général. Ce qui ne fait que renforcer l’amertume de ne bénéficier que d’une simple résolution 720p.

Comme indiqué dans les caractéristiques, la dalle (de type TN ça a son importance) bénéficie d’un traitement Corning Gorilla Glass. Ce que l’on perd en lisibilité, on le gagne donc en résistance et c’est avec une certaine assurance que j’ai pu me balader sans crainte avec ce XPS 13. Malheureusement cet ultrabook ne déroge pas à la règle et le traitement brillant peine à proposer une visibilité correcte en extérieur.

Après une session de test au parc des buttes Chaumont ce weekend, il m’a été impossible de consulter sans encombre un site internet une fois que les nuages laissaient place aux rayons du soleil. Pire encore, les fuites de lumières du rétro-éclairage du clavier ont la fâcheuse tendance de trouver refuge dans les reflets de l’écran et il vous faudra jouer de l’inclinaison du capot pour trouver le bon compromis entre des angles de vision relativement faibles et une tendance à refléter tout objet lumineux à portée.

Une connectique anormalement réduite

 

left Test : Dell XPS 13

Ultrabook oblige, l’XPS 13 n’est pas bardé d’entrées / sorties. Si l’on accepte aisément le fait qu’on n’aura pas autant de possibilités qu’avec un Alienware on apprécie moins en revanche l’impasse faite sur certains point : pas de lecteur multicartes, combo prise casque/micro ou encore deux ports USB dont l’un USB 3.0.

Si DELL a fait le choix judicieux du Mini Displayport en lieu et place du classique Mini HDMI (plus de possibilités, des adaptateurs DP/HDMI pouvant se trouver facilement), la pilule à un peu de mal à passer lorsque l’on voit le prix des accessoires sur le site de DELL notamment pour un simple adaptateur USB vers Ethernet qui au passage nous prive d’un des deux seuls ports déjà présents.

Un son qui étonne et séduit

 

power Test : Dell XPS 13

Pour couper court à tout suspense, la partie sonore du XPS 13 est un vrai régal, et ce à plus d’un titre. Sur des machines aussi fines, les barres de son ou les enceintes ont tendance à faire entrer le châssis en résonance lors d’une écoute à haut volume. Pas de telles déconvenues ici, grandement aidé par le revêtement carbone et magnésium; le son est clair et puissant (toutes proportions gardées).

Il n’en est pas de même en ce qui concerne les basses et les médiums, mais ce n’est pas une surprise, la barre de son du XPS 13 reste une solution d’appoint fort appréciable. On regrettera juste que l’accès au contrôle du volume se fasse systématiquement à l’aide des touches de raccourcis clavier, il est vrai qu’il y avait de l’espace sur les flancs éventuellement.

 

Des performances connues, mais appréciées

 

sr 21 Test : Dell XPS 13

mieux qu'un indice Windows 7

DELL n’avait pas énormément de choix à sa disposition concernant le processeur embarqué. Ultrabook oblige, c’est donc un Core i5 (ou i7 selon la version choisie) dans sa version mobile ultra basse consommation qui a été retenue. Le Core i5-2467M double coeur cadencé à 1.6 Ghz épaulé par l’HyperThreading apporte un confort non négligeable et à aucun moment je n’ai regretté de ne pas avoir entre les mains la version Core i7.

Le SSD, ici dans sa version 256Go est au format mSATA. De fabrication Samsung, ce PM830 offre une très bonne réactivité qui s’inscrit parfaitement dans la philosophie ultrabook : la sortie de veille est instantanée le lancement des applications également. Au prix où se négocient les modules mémoires, on regrettera (mais c’est pour pinailler) l’absence d’une barrette mémoire 8Go, barrette que l’on imagine d’ailleurs soudée à la carte mère.

En ce qui concerne l’autonomie, DELL a vu juste avec une autonomie annoncée de 8 heures et 53 minutes. En utilisation normale, luminosité maximale (extérieur oblige) et WiFi activé, j’ai pu tenir une journée entière en alternant les phases de bureautique pure (rédaction d’articles) et celles demandant un peu plus de puissance (vidéos en Full HD et Photoshop), soit une journée de travail complète débutant à 10H00 du matin et se terminant vers 17h30.

Que ce soit en utilisation bureautique ou lors d’une utilisation plus soutenue, je n’ai pas rencontré de ralentissements, l’XPS 13 s’accommodera sans sourciller de toutes les tâches du quotidien mis à part les jeux dans lesquels l’IGP HD 3000 ne brille pas particulièrement.

Un ultrabook léger et discret

 

profil 1 Test : Dell XPS 13

L’XPS 13 pèse en tout et pour tout 1,36 kilos, son poids est bien réparti si bien que j’ai à plusieurs reprises pu le porter à deux doigts par la tranche lors de déplacements ponctuels, chose encore impossible il y a trois ans avec un PC portable dans cette tranche de prix. En ce qui concerne le bruit, cet ultraportable s’en sort avec les honneurs puisque hormis des tâches lourdes (Photoshop ou encore 5/6 onglets YouTube en 720p) c’est dans un silence absolu que j’ai pu réaliser l’essentiel de ce test. En charge, le ventilateur se fait entendre, mais rien de rédhibitoire, DELL a là encore souhaité arrondir les angles en mettant en ligne un correctif de BIOS afin de relever le seuil de température au-delà duquel le système de refroidissement se met en marche. Bon point, là où certains ultrabooks ont la fâcheuse tendance à monter dans les aigus, le XPS 13 s’accompagne d’un bruit sourd presque étouffé par son châssis carbone/magnésium. Au niveau des températures, on retrouve tout l’intérêt du choix judicieux de matériaux : même placé sur les genoux (non recommandé), l’XPS 13 reste étonnamment tiède en utilisation normale. En charge, il se montre légèrement plus chaud, mais les points de chaleur se situe tout au long de la charnière entre l’écran et le reste du châssis.

 

 

Conclusion

 

carbone Test : Dell XPS 13

Sans tomber dans le piège de la copie d’un concept jeune, mais déjà éprouvé par la concurrence,DELL réussi le pari de concilier composants performants et design singulier. L’alchimie aurait pu gagner en saveur si les petits défauts à répétition ne venaient pas ternir l’image d’un produit qui n’a d’ailleurs rien à envier aux modèles concurrents. On pense notamment au touchpad qui ne marquera pas les esprits, ou encore à l’écran qui même s’il restitue des couleurs flatteuses (et non justes soyons clairs) est handicapé par un reflet beaucoup trop marqué, la faute au verre Corning.

Ces défauts ne parviennent cependant pas à ternir l’image de cet ultrabook, l’XPS 13 est un produit bien fini, qui saura satisfaire la majorité des besoins pourvu que l’on soit prêt à pardonner les erreurs de jeunesse d’un concept à suivre.

Reste la question du prix, à 1208 euros, le XPS 13 dans sa version Core i5 et SSD 256Go se positionne au même prix que l’Asus UX-31 qu’il est censé évincer. Seulement voilà, à prix comparable, l’UX-31 embarque un Core i7 ainsi qu’un adaptateur USB/Ethernet toujours utile pour faire face à tous les cas de figure en situation de mobilité.

Au-delà de la comparaison avec ses pairs, c’est surtout l’arrivée imminente de la troisième génération d’ultrabook qui risque de causer quelques dilemmes chez les potentiels acheteurs; tous les constructeurs attendent le feu vert d’Intel afin de mettre à la disposition du public les ultrabooks animés par des processeurs Ivy Bridge. Et puisqu’une bonne nouvelle ne vient jamais seule, les processeurs graphiques Kepler sont également attendus avec cette génération. Comme pour notre duel d’ultrabooks la consigne est simple : si vous ne souhaitez pas attendre, l’XPS 13 dans sa version Core i5 128Go à 990 euros représente l’un des meilleurs choix à l’heure actuelle, il est d’ailleurs le seul ultrabook dans ce positionnement tarifaire à proposer un clavier rétro-éclairé. En revanche pour les plus patients, nous ne saurions que trop vous conseiller d’attendre ce qu’ont à nous proposer les constructeurs, DELL en premier lieu.