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Olympus Pen E-PM1

 

 
 
   
 
 
Capteur CMOS 12 Mpx, 4/3", 5.3 Mpx/cm
Objectif Micro 4/3 14 -42 mm f/3.5 -5.6
Stabilisation Mécanique
Viseur NA
Ecran 7.6 cm, non TN, 460000 points, 16/9,non tactile
 
Comme tous les hybrides actuels, le PM1 dispose des modes PASM — priorité ouverture ou vitesse et exposition manuelle.

Petite surprise cependant : dans ces modes, la roue codeuse ne sert à rien. On ne règle pas directement vitesse et ouverture : il faut passer par le bouton de correction d'exposition, puis régler le paramètre souhaité avec les touches haut et bas (la roue codeuse règle la correction d'exposition).

Il est possible de revenir à un fonctionnement plus logique (si je passe en mode A, c'est pour régler l'ouverture, c'est l'essence même de ce mode !) : il "suffit" de passer dans le menu "Setup", d'aller sur la clef pour activer les "menus écran", puis d'aller sur les réglages personnalisés (onglet avec les engrenages) pour sélectionner "Touche dial", et enfin passer "Protec" sur "Off". Dès lors, à chaque passage en modes A, S ou M, la roue codeuse permettra de régler directement l'ouverture ou la vitesse... Vous avez dit "intuitif" ?

Aux côtés des série P (orientée experts) et PL (plus abordable), Olympus lance son Pen E-PM1, un appareil simplifié, allégé de quelques commandes et visant un public plus large, moins technicien, habitué aux interfaces épurées des compacts. Celui-ci est techniquement jumeau du Pen E-PL3, et reprend donc les capacités des µ4/3 d'Olympus, et se retrouve en concurrence quasi-frontale avec son cousin de chez Panasonic, le GF3.

Prise en mains

Comment faire un appareil compact, stylé et pratique à tenir, alors même que le système lui-même — grand capteur, donc objectifs imposants si l'on veut des zooms — impose un poids minimal un peu élevé ? Il n'y a pas de réponse simple, même si Sony avec le NEX-5N et Panasonic avec le GF3ont apporté des réponses acceptables. Olympus bute sur le problème et fournit un PM1 au style très épuré, classique et sans doute indémodable (surtout en noir satiné, comme l'exemplaire testé), mais à la préhension vraiment perfectible. Le problème est simple : l'appareil glisse, et il est est impossible de le tenir d'une seule main.

Dommage, car en-dehors de ça, les matériaux sont agréables, les assemblages soignés et surtout le style très réussi.


On retrouve ce style au dos, avec des boutons ronds translucides et un large tampon caoutchouté, qui ne suffit hélas pas à compenser la face avant glissante.

L'écran est fin, agréable à l'heure de cadrer, mais on évitera de l'utiliser pour trier des photos : la dominante bleutée est manifeste dans les tons foncés, les gris clairs virent au blanc et la colorimétrie est particulièrement infidèle (delta E moyen à 10,9).

L'interface est paradoxale. D'un côté, Olympus vise clairement une cible grand public, et l'on retrouve le système de réglages façon téléviseur des PL ("luminosité, couleurs, arrière-plan" plutôt que "exposition, balance des blancs, profondeur de champ"), assez simple mais toujours limité à un seul réglage à la fois. Il est urgent qu'Olympus revoie cette interface pour permettre, par exemple, de choisir simultanément une luminosité plus forte et une saturation poussée...

De l'autre côté, cette simplification est parfois contre-productive. En particulier, la disparition des boutons de zoom des autres Pen pose un gros problème : en mode lecture, ce sont désormais les touches gauche et droite du trèfle qui permettent d'agrandir un détail de l'image, ce qui est profondément contre-intuitif dans la mesure où tous les appareils du marché, y compris chez Olympus, utilisent ces commandes pour passer d'une image à l'autre (tâche désormais dévolue exclusivement à la très fine roue codeuse).

Enfin, les avis sont partagés sur le menu général, qui affiche les différents modes de prise de vues, avec un arrière-plan illustré variable d'un mode à l'autre mais toujours coloré ("le Windows Vista des menus d'appareils", souffle notre graphiste) et une bulle d'explications pour vous aider à choisir le mode adapté. Le menu de configuration, pour sa part, reste conforme aux habitudes maison : il a été refondu pour être plus élégant et adopte lui aussi une bulle d'aide (un peu trop envahissante d'ailleurs), mais il conserve ses options à rallonge, en particulier lorsqu'on active les interminables options de personnalisation.

Et le PM1 conserve des réglages parfois abscons — par exemple, si l'infobulle nous dit que les modes de stabilisation "IS2 et IS3 sont utilisés pour créer des effets de filé", on ne sait toujours pas à quoi ils correspondent...

Réactivité

Le Pen E-PM1 est, en matière de réactivité, d'une remarquable banalité. Le démarrage prend à peine plus d'une seconde (il est légèrement plus lent que lePen E-P3), l'autofocus est performant et assez constant même s'il ralentit un peu en basse lumière, le mode rafale atteint les 4 images par seconde...

Globalement, si personne ne devrait pester après sa lenteur, nul ne s'extasiera non plus : il fait parfaitement ce qu'on attend de lui, mais ne va pas au-delà.

Qualité d'image

Le PM1 ne doit, en principe, pas réserver de grande surprise : ses optiques sont connues (monture µ4/3), son capteur a équipé la totalité des Pen, et son électronique est la même que sur le E-P3.


De toute évidence, la gestion du bruit est rigoureusement identique à celle de son frère "expert". L'image ci-dessus est en effet presque superposable à celle du E-P3, à une petite différence près : le piqué à 200 ISO est un peu inférieur, sans doute du fait d'une variation entre deux exemplaires du 14-42 mm de kit. On photographiera donc sans problème jusqu'à 1600 ISO et le 3200 ISO reste utilisable : malgré un capteur plus tout jeune, Olympus fournit de très beaux Jpeg par défaut, bien meilleurs que ceux des générations précédentes.




L'autre différence, c'est curieusement la stabilisation, qui s'est avérée plus efficace sur cet appareil. Elle reste cependant rustique, ne proposant en particulier toujours pas de détection automatique d'immobilité : lorsque l'appareil est sur trépied, ou calé sur un mur par exemple, il faut impérativement la désactiver manuellement. Un peu fastidieux à l'heure où les concurrents détectent automatiquement immobilité et filés...

Vidéo

Première chose agaçante : l'angle de champ est réduit en vidéo. Avec le 14-42 mm, on obtient un grand-angle équivalent à 28 mm en photo (champ horizontal de 64°, format 4/3), tandis qu'en vidéo on ne descend pas sous 33 mm (60° en 16/9). Pis, lorsque la stabilisation est activée, le grand-angle passe carrément à 38 mm : le E-PM1 ne voit alors pas vraiment plus large que les caméscopes, auxquels nous reprochons régulièrement le manque de grand-angle... et la stabilisation entraîne l'apparition de déformations sur les mouvements panoramiques.

Autre détail : lorsqu'on appuie sur le déclencheur photo pendant l'enregistrement, l'appareil coupe la vidéo, bascule en mode photo, prend une photo, puis retourne en mode vidéo et reprend l'enregistrement. Cette mécanique un peu compliquée occasionne une coupure d'environ une seconde. À l'heure où un Olympus SZ-30 MR photographie pendant l'enregistrement sans aucune interruption, c'est un peu décevant.

En revanche, l'image est propre, précise, l'autofocus fonctionne correctement malgré quelques "pompages" occasionnels, les différents sons sont distincts et bien positionnés (stéréo efficace)... On peut encore reprocher un petit grésillement (stabilisation ?) dans les scènes silencieuses, mais dans l'ensemble c'est fort satisfaisant.
 
 

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Boîtier compact, stylé et bien construit

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Allègement appréciable de l'interface

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Belle qualité d'image jusqu'à 1600 ISO

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Écran agréable à l'emploi

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Vidéo Full HD avec son stéréo agréable

 

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Boîtier sans poignée et revêtement glissant

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Interface parfois énervante (presser un bouton pour activer les modes ASM)

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Menus toujours longs, en particulier avec les réglages personnalisés

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Vidéo sans réglages, sans grand-angle et souffrant parfois de déformations

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Pas de flash intégré (mais flash externe fourni)

4
Le Pen E-PM1 est un petit appareil de belle facture. Dommage que la simplification soit moins réussie que chez Panasonic (on aurait presque préféré que les modes ASM soient supprimés) et que l'appareil glisse entre les doigts ; mais tenu à deux mains et utilisé en mode auto, c'est un outil photographique simple et agréable.


23/07/2012
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