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Olympus SZ-30 MR

 

 
 
   
 
 
Capteur BSI CMOS 16 Mpx, 1/2,3", 56 Mpx/cm
Objectif 24x 25 -600 mm f/3 -6.9
Stabilisation Mécanique
Viseur NA
Ecran 7.6 cm, TN, 460000 points, 4/3,non tactile
 
Il n'y a pas de miracle : même si les formules optiques ont énormément évolué ces dernières années, un zoom record, ça tient de la place. Par rapport à un compact à gros zoom classique, le Panasonic TZ18 dans notre exemple, le SZ-30 MR est sensiblement plus encombrant en hauteur et en épaisseur.

Est-ce grave ? Pas vraiment. Le TZ18 non plus ne tient pas dans une poche de pantalon serré... et le SZ-30 entre tout de même dans une poche de veste et n'encombre pas trop un sac, au contraire des bridges (dont l'épaisseur est généralement encore trois ou quatre centimètres supérieure).

Mise à jour le 6 juillet 2011 : Les critères étant durcis, l'Olympus SZ-30 MR voit sa note révisée à trois étoiles : l'écran TN devient éliminatoire pour la quatrième étoile.

Coup de tonnerre dans le monde du compact à gros zoom : alors que les 16x et 18x semblaient devoir rester longtemps les plus gros zoom d'appareils compacts, Olympus présente son SZ-30 MR, avec un zoom... 24x, équivalent 25-600 mm ! Une valeur qui, il y a encore deux ans, n'était pas envisageable dans un bridge. Ajoutons un capteur BSI CMOS et deux processeurs d'image permettant l'enregistrement parallèle de formats différents, et l'on obtient un compact assurément très particulier.

Prise en mains

Mais qu'est-ce que c'est que ça ? se demande-t-on en touchant le SZ-30 MR pour la première fois. Difficile en effet de décider si ce modèle est un mini-bridge ou un gros compact. La poignée presque aussi creusée que sur un bridge, quoiqu'un peu étroite, assure une préhension efficace ; les boutons sont parfaitement assemblés et molette, levier de zoom et flash sont fermes et bien guidés... Mais. Mais il y a ce revêtement lisse, plastique, l'assemblage approximatif de la zone chromée en haut de la poignée, la trappe de connexions en plastique dur à l'ancienne qui viennent rappeler qu'on a affaire à un compact plutôt milieu de gamme.


Et puis, il y a cet écran. 460 000 points, c'est bien, mais si on pouvait les voir quand on vise par dessus la tête, ça serait mieux : une dalle TN, dans ce qui se veut un nouveau vaisseau amiral de la gamme, c'est à n'y rien comprendre ! Le SZ-30 MR a une belle marge tarifaire par rapport au HX9V malgré une optique et des fonctions qui pourraient justifier un tarif supérieur, alors pourquoi ne pas avoir implanté un écran digne de ce nom ? Ce détail passé, les gris clairs qui virent au blanc et la colorimétrie approximative deviennent anecdotiques...

C'est d'autant plus dommage qu'Olympus a vraiment soigné le reste de l'appareil. Son interface est revue et améliorée, plus agréable et (un peu) plus réactive que sur les autres modèles même si les aperçus de balance des blancs et d'exposition manquent toujours un peu de fluidité.

Multi-recording

Olympus l'a beaucoup fait savoir : le SZ-30 MR dispose de deux processeurs d'image. Il peut donc appliquer deux traitements radicalement différents aux données brutes issues du capteur. Il est ainsi capable de photographier pendant l'enregistrement d'une vidéo, sans interruption de celle-ci et en 16 Mpx (traditionnellement, les appareils offrant ce type de fonction soit photographient en 2 Mpx, soit coupent la vidéo le temps de la photo).
Attention toutefois : en cours d'enregistrement, l'exposition et la mise au point ne sont pas recalculées pour la prise de vue. L'image obtenue peut donc souffrir d'un manque de netteté et d'un rendu très vidéo, avec des hautes lumières plus souvent brûlées qu'en photo.

Plus original, le mode MR permet d'accéder à trois fonctions de dédoublement des documents.
  • Size : enregistrer deux tailles de photo ou de vidéo simultanément (par exemple 16 Mpx et 1 Mpx en photo ou 1080p et 360p en vidéo). Intérêt : avoir un fichier léger prêt à publier rapidement sur Facebook ou Youtube en voyage, et un fichier pleine définition pour une édition ou un montage plus travaillé une fois rentré.
  • Frame : enregistrer deux cadrages différents simultanément. En photo, la deuxième image a une définition réduite, et on pourrait l'obtenir par un simple recadrage : l'intérêt est là encore d'avoir un document léger prêt à envoyer. En vidéo, version large et version recadrée sont toutes deux en 720p, ce qui peut ouvrir des possibilités intéressantes au montage. À noter qu'il est possible de déplacer le cadre du deuxième fichier, mais pas pendant un tournage.
  • Magic : enregistrer simultanément un fichier traité par un filtre artistique et un fichier normal. Ici, les tailles capturées dépendent du filtre choisi et certains ne sont pas disponibles en vidéo.

Enregistrement simultané de deux vidéos 720p : à gauche, le filtre aquarelle, à droite, l'image normale.

Tous ces modes n'intéresseront pas tous les utilisateurs, mais c'est assez amusant et on peut imaginer différentes utilités au montage — remettre une partie d'image originale, dynamiser une vidéo par l'alternance entre cadrages différents...

Réactivité

Avec un tel zoom, le SZ-30 MR sera-t-il capable de démarrer rapidement ? Et bien oui. La motorisation de l'objectif est assez rapide et l'appareil peut prendre une photo deux secondes après l'appui sur l'interrupteur. D'autres font mieux, en particulier le S9100, mais dans les zooms 12x et plus le standard est plutôt vers deux secondes et demie.

Une fois démarré, le SZ-30 MR se comporte bien : mise au point en moins d'une demi-seconde (sauf en très basse lumière), enchaînements de photos en une seconde et demie, rafale ad vitam à 1,5 i/s ou série de 5 images en huit dixièmes de seconde, ces chronos ne sont pas extraordinaires dans l'absolu mais sont dans la bonne moyenne des compacts actuels.

Qualité d'image

Olympus n'a jamais été une marque maîtresse en matière de gestion du bruit électronique, sur les petits capteurs tout du moins (le E-PL2 a peut-être le plus beau traitement d'image de tous les appareils à capteur 4/3").



Avec le passage à un capteur BSI CMOS (sans doute apparenté à celui du HX9V), Olympus s'améliore nettement. Si le lissage apparaît à 400 ISO, il est en pratique très discret jusqu'à 800 ISO, sensibilité où la dégradation reste peu gênante. À 1600 ISO, c'est une autre affaire : l'image se ternit brutalement et les bleus sont très bruités. Olympus ne démérite pas, mais Canon et Sony font bien meilleur usage de capteurs BSI CMOS, de même que Fujifilm une fois la surexposition du F550 corrigée.




Si Olympus n'est pas une boîte d'électroniciens, c'est en revanche une entreprise d'opticiens. L'objectif, avec sa plage record (25 à 600 mm, rappelons-le : il y a encore deux ans, aucunbridge n'atteignait un tel facteur de zoom !), est attendu au tournant.

Au grand-angle, il s'avère un peu juste dans les angles : l'image y devient un peu vaporeuse, peu contrastée, les petits détails disparaissant. Rien de très grave, ce sera en fait à peine visible sur un tirage 20x27 cm en collant le nez à la feuille, et c'est d'ailleurs le cas de quasiment tous les compacts à gros zooms actuels, mais c'est moins bon qu'au centre.

À 200 mm, en revanche, c'est surprenant : sur l'ensemble de sa surface, l'image est parfaitement piquée et bien contrastée. Cela se maintient presque en continuant à zoomer : même si le micro-contraste baisse un peu (sans doute à cause de la diffraction : l'objectif n'ouvre plus qu'à f/6,9 à 600 mm), l'image reste bien détaillée et extrêmement plaisante.

Cette luminosité médiocre a une autre conséquence : en zoomant, la stabilisation a de plus en plus de travail pour maintenir une image claire. Elle est donc de plus en plus active, et passée la mi-course de l'objectif elle devient bruyante et l'on sent les déplacements du capteur dans la main ! Rien d'inquiétant, mais une petite surprise et un grésillement pas très agréable sur le plan auditif...

Vidéo

Première chose à noter : en vidéo, le SZ-30 MR n'utilise pas toute la largeur du capteur. Loin s'en faut : au grand-angle, il perd 8° de champ horizontal. De 25 mm en photo, le grand-angle passe ainsi à 32 mm !

Différences entre vidéo (à gauche) et photo prise pendant l'enregistrement (à droite) : la distorsion n'est pas corrigée et, surtout, le champ cadré est beaucoup plus étroit en vidéo...

Dommage, car en dehors de cela, le SZ-30 n'est pas loin du sans-faute. L'image est précise, bien détaillée, le fourmillement assez contenu même dans l'ombre, le zoom est actif et la mise au point continue est assez efficace.

Le son est également dans la bonne moyenne, avec des effets stéréo bien rendus. Les voix sont plus claires sur un HX9V ou un SX230, mais le SZ-30 reste meilleur que la moyenne des compacts. Un reproche tout de même : Olympus a intégré une suppression du bruit du moteur d'objectif, qui permet de masquer son grésillement lorsqu'on zoome. Cette correction est un peu brutale et se traduit par un étouffement de certaines fréquences et de tous les sons métalliques.
 
 

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Zoom record dans un volume aussi restreint

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Qualité d'image aux focales moyennes et au téléobjectif

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Prise en mains et interface agréables

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Fonctions "multi-recording" originales et intéressantes

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Vidéo HD 1080p, son stéréo et zoom actif

 

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Qualité d'image perfectible passés 800 ISO

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Léger manque d'homogénéité au grand-angle

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Écran TN (illisible vu d'en-dessous)

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Écrasement du son pendant les zooms en vidéo

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Qualité de certains plastiques

3
Le SZ-30 MR est un des plus beaux "coups" d'Olympus depuis longtemps. Agréable à l'emploi, assez compact pour ne pas trop gêner dans un sac ou une veste, il s'offre un zoom digne d'un bridge et des fonctions d'enregistrement multiples originales. La sensibilité progresse aussi même si d'autres font mieux. Reste tout de même une faute de goût impardonnable : l'écran TN, un crève-cœur qui bride à 3 étoiles cet excellent appareil.


21/07/2012
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