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Mortal Kombat

Pour faire oublier un déplorable Mortal Kombat Vs DC Universe, le studio NetherRealms nous a concocté le MK le plus nerveux et le plus gore de toute l’histoire de la saga.

 

 

Rien ni personne ne semble en mesure de tuer la licence Mortal Kombat. Les combattants adeptes de Fatality ont en effet survécu à toute une décennie de jeux médiocres. Ils ont même réussi à se relever après le dernier Mortal Kombat en date, qui voyait les héros de la licence se frotter aux gros bras de chez DC. A peine ébranlés par cet échec cuisant mais légitime, Liu Kang, Johnny Cage, Scorpion et les autres se sont pris de plein fouet l’annonce de la mort de Midway. Mais même la disparition de l’éditeur historique de la franchise n’a pas suffi à leur faire passer l’arme à gauche. Il faut dire qu’après quinze ans de démembrements, décapitations et autres écartèlements, les Kombattants n’ont plus peur de rien. Encore moins de revenir dans l’arène sous l’égide d’un nouvel éditeur. En l’occurrence Warner Interactive qui n’a pas hésité une seconde à faire confiance au même studio que d’ordinaire pour finaliser ce reboot baptisé tout simplement Mortal Kombat. Malgré tout, ce nouveau départ n’a pas suffi à masquer les inquiétudes. Trop de désillusions, trop de déceptions accumulées depuis plus de dix ans ont contribué à ériger une barrière de scepticisme autour de la licence. Mais cette barrière-là est sur le point de céder…

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Le paradoxe MK

Oui, Mortal Kombat nous a emballé comme aucun autre épisode depuis des lustres. Alors certes, on ne va pas vous dire que ce soft est le meilleur jeu de baston du marché. Côté profondeur, technicité ou même réalisation graphique, d’autres cadors du genre proposent des expériences bien plus fouillées. Au sein même de la rédaction, Mortal Kombat a été loin de faire l’unanimité. Mais si l’on prend le titre pour ce qu’il est, à savoir un jeu de baston décalé et volontairement ringard, on prend un pied terrible en enchaînant les bastons. Là où les détracteurs voient de la rigidité, d’autres apprécient le cachet old-fashion hilarant. Mortal Kombat est de mauvais goût, « dégueulasse » pour certains. Non, il est jusqu’au-boutiste et assume à l’extrême son kitsch abominable. Allons plus loin en affirmant que ce reboot réussit le tour de force de se montrer rafraîchissant alors même qu’il ressasse les mêmes rengaines qu’à la grande époque. Les personnages effectuent toujours des sauts tout pourris pour se déplacer, leurs animations sont antédiluviennes et leur look est d’un ridicule absolu. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, tout ce qui vient d’être énuméré, n’est en fait qu’une succession de qualités à mes yeux.

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Ils sont venus, ils sont tous là

Mortal Kombat est un jeu généreux à tous les points de vue. Tout d’abord, les développeurs de Nether Realms proposent énormément de contenu. On retrouve par exemple une Tour des Défis comprenant 300 étages pour autant de challenges débiles et à l’ancienne, comme envoyer des ondes supersoniques avec Jax sur des zombies, jouer au jeu du gobelet avec Kabal ou lancer ses propres membres pour vaincre un adversaire. Il y a aussi un mode Histoire très consistant où l’on peut incarner la plupart des combattants du casting à tour de rôle pour essayer de vaincre Shao Kahn une bonne fois pour toute. Notez que ce mode reprend assez fidèlement « le scénario » des films Mortal Kombat et que le doublage français est tellement mauvais (mention spéciale à Sonya) qu’il en devient même désopilant. Sinon, au-delà des modes de jeu, Mortal Kombat propose aussi des combats en un contre un ainsi qu’en tag team. Ces derniers sont vraiment très pêchus puisqu’on peut passer d’un combattant à l’autre à tout moment et que le remplaçant peut très bien entrer en scène juste pour réaliser une attaque spéciale et ainsi permettre à son acolyte de prendre l’avantage. Ce mode de jeu est aussi un bon moyen de faire défiler rapidement l’intégralité d’un casting lui aussi très fourni. On retrouve en gros tout le roster du Mortal Kombat Trilogy de l’époque, à peu de choses près. Il y a les stars de la saga (Sub-Zero, Raiden, Kitana, …) mais aussi des personnages plus confidentiels comme Ermac, Stryker ou le redoutable Noob. Notez enfin que la version PS3 accueille un guest divin en la personne du Kratos de God of War qui se retrouve comme un poisson dans l’eau dans cet univers sanglant.

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Plus gore, tu meurs

Il nous reste à aborder les Fatalities et le X-Ray, deux éléments qui illustrent parfaitement l’alchimie entre le vieux et le neuf que l’on remarque dans le jeu. Concernant les premières, on sent bien que les développeurs de Nether Realms se sont lâchés comme jamais. Et même si la plupart des mises à mort sont reprises d’anciens volets, elles suscitent toujours le même dégoût fascinant, la même jubilation sadique. Par ailleurs, certaines Fatalities n’hésitent pas à donner dans la surenchère gratuite mais poilante, comme lorsque Jade arrache la tête du cadavre qu’elle vient juste d’empaler sur sa lance. Au début du jeu, chaque personnage n’a accès qu’à une seule Fatalité. Pour débloquer les suivantes, il faudra accumuler des points et les dépenser dans la « Krypte » et son système de récompenses aléatoires. Sur les 300 et quelques cadeaux à recevoir, il y a certes des costumes et des Fatalities, mais aussi des musiques, des artworks et des ébauches. Il faut donc être patient et chanceux si l’on veut obtenir des récompenses qui en valent la peine. Quoi qu’il en soit, chaque Fatality est un vrai petit moment de plaisir coupable et sordide.

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Le grand pardon

Enfin, venons-en aux X-Ray, la grosse nouveauté de cet épisode. Concrètement, il s’agit d’une jauge de furie qui comporte trois paliers. Lorsque cette jauge n’est qu’aux deux tiers remplie, elle permet soit de breaker le combo de son opposant, soit de renforcer une attaque spéciale. Par exemple, quand Scorpion ne lance qu’un projectile en temps normale, il en lance deux grâce au X-Ray. Enfin, là où ce principe prend toute son ampleur, c’est quand la jauge est remplie à 100%. A ce moment-là, on peut initier un combo dévastateur qui, s’il passe outre la garde de son adversaire, lui assène d’énormes dégâts. Visuellement, cela prend la forme de coups violents qui font exploser la mâchoire de l’ennemi, lui éclate les côtes ou lui massacre les bijoux de famille. Le tout est proposé avec une vue façon rayons X (d’où le terme X-Ray) qui permet de parfaitement voir les os se briser. 
Au-delà de la violence pure et simple de l’attaque, le X-Ray se révèle être un gadget extrêmement bien pensé du point de vue du gameplay. En lançant son combo au moment opportun, on peut très bien initier des retournements de situations improbables mais toujours très amusants. Bref, cette idée est sans doute la meilleure fournie par un Mortal Kombat depuis des années. Sans renier ses principes, la licence est parvenue à obtenir un jeu de combat nerveux et intense, ce qui semblait encore impossible il y a quelques mois. Alors, bien sûr, des problèmes subsistent. Les links de combos ne sont pas aussi fluides que dans Street Fightertandis que le rendu graphique n’égale pas celui d’un BlazBlue. Mais avec son accessibilité, sa convivialité et, ne le cachons pas, sa violence kitschissime, ce reboot de Mortal Kombat est clairement le meilleur épisode de la série depuis ceux des années 90.

 

 

  • En résumé

 

Enfin un Mortal Kombat pour lequel on peut s’enthousiasmer ! Réservé avant tout aux fans de la licence, cet épisode parvient à trouver l’équilibre entre le charme old-school et l’attrait de la nouveauté, grâce au X-Ray notamment. Il en résulte un jeu de combat nerveux, drôle et joyeusement gore dès lors que les réjouissantes Fatalities entrent en action.

 
  • Les plus
  • Un contenu démentiel
  • Les Fatalities et le X-Ray
  • Un casting royal
  • Les moins
  • Les links de combo
 


23/05/2012
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