Petite évolution du précédent compact expert de Nikon, le P7100 apporte quelques modifications bienvenues comme une deuxième molette de réglage ou un écran LCD monté sur charnière. D'autres changements sont-ils visibles ?

Prise en mains

En bon compact expert, le P7100 présente pléthore de touches, molettes et autres roues codeuses. L'utilisateur dispose donc de nombreux accès directs aux principaux réglages de prise de vue. Parmi les nouveautés, vous apprécierez l'arrivée d'une nouvelle molette plaquée verticalement sur l'avant du boîtier. Au final, le P7100 propose donc 3 molettes de réglages avec notamment une roue codeuse à l'arrière, une abondance finalement peu utile, puisque les molettes ne sont pas personnalisables. Certes, elles apportent plus de souplesse en mode M, mais pour les autres modes à priorité, l'intérêt est plus discutable. Vous trouverez toutefois deux touches personnalisables Fn1 / Fn2 ainsi que des réglages U1, U2 et U3 qui permettent de passer facilement d'une configuration à une autre afin d'être plus réactif selon les sujets photographiques. Vous noterez quelques excellentes idées comme le témoin lumineux de la correction d'exposition activée qui limitera le risque d'oubli...



Le viseur, optique, est toujours aussi décevant : petit, peu précis et peu confortable pour les porteurs de lunettes. Vous y aurez recours uniquement dans les conditions lumineuses les plus délicates et notamment quand le soleil est trop présent, rendant la visée sur écran trop difficile.

L'écran LCD est toutefois de bonne qualité avec une fluidité agréable, même dans la pénombre, une précision confortable (921 000 points) et un rendu colorimétrique honorable, sans être très précis (delta E 94 à 4,4, mais une température des couleurs un peu froide). Celui-ci est en outre monté sur une double charnière qui permet d'incliner la dalle horizontalement. Dommage que cette solution ait été préférée à une rotule qui autorise plus de liberté de mouvement. Phénomène inhérent à l'utilisation d'un capteur CCD, lorsqu'une source lumineuse est visée, vous observerez du smear (bande verticale lumineuse). Ces raies peuvent, dans certaines situations, s'avérer très perturbantes.

Réactivité

Véritable talon d'Achille du précédent modèle, la lenteur pénalise moins le P7100. Dopé aux stéroïdes, le compact démarre plus vite, le temps de mise sous tension restant largement au-dessus de la seconde (le temps de déployer le zoom). La latence entre deux photos est également plus courte, mais reste encore trop longue, même en JPEG (1,67 s). Le travail en Raw (dans un format .NRW et non NEF comme les reflex) reste rédhibitoire avec un temps d'enregistrement beaucoup trop long pour être acceptable (un peu moins de 4 s).

L'autofocus fonctionne vraiment bien dans des conditions lumineuses correctes, mais a tendance à patiner dès que celles-ci deviennent faibles. Le P7100 paie ici son zoom à la luminosité finalement trop classique.


En mode rafale, le P7100 ne présente pas son meilleur profil. Avec une cadence d'environ 1,4 i/s, il paraît illusoire de suivre un sujet en déplacement (comme un enfant qui court) tout en voulant une belle décomposition des mouvements. 

Qualité des images

Le P7100 reconduit le capteur CCD de 10 Mpx déjà présent dans le P7000 et en toute logique la qualité d'image est très proche. Concernant la gestion du bruit électronique, l'image reste très correcte jusqu'à 800 ISO et se dégrade très rapidement au-delà.


L'optique est de très bonne facture ; on lui reprochera surtout un manque de luminosité et un grand-angle à 28 mm parfois un peu long, notamment pour le paysage. Le piqué est bon du centre de l'image à la périphérie sur toute la plage focale. Une jolie performance. Sur ce plan, le Nikon P7100 joue au coude-à-coude avec son concurrent le plus direct : le Canon PowerShot G12. En outre, le P7100 offre une belle polyvalence d'usage avec un mode macro performant.


L'image est bien traitée au niveau de la distorsion (cf. encadré) et des aberrations chromatiques et les images JPEG sont bien accentuées pour être directement utilisées en vue d'une impression.

Vidéo

Le mode vidéo est contraint par l'utilisation d'un capteur CCD au format HDTV 720p. Celui-ci est toutefois de qualité avec une compression AVC/H.264 (encapsulé dans un fichier .MOV). Nous regrettons juste la cadence limitée à 24 i/s qui  ne rend pas les mouvements des sujets mobiles très fluides. Le zoom est capable de lenteur et de silence durant l'enregistrement et le son est enregistré en stéréo. La qualité est toutefois toute relative avec un rendu stéréo moyen. Toutefois, une prise micro stéréo (mini-jack) est disponible.