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Nikon Coolpix S80

 

 
 
   
 
 
Capteur CCD 14 Mpx, 1/2,3", 49 Mpx/cm
Objectif 5x 35 -175 mm f/3.6 -4.8
Stabilisation Optique
Viseur NA
Ecran 8.7 cm, Oled, 819000 points, 16/9,Multitouch
 
Après les moniteurs d'ordinateurs, c'est donc au tour des écrans d'APN de passer au gamut élargi. Concrètement, l'écran OLED du S80 couvrirait 150 % de l'espace sRGBcouramment utilisé en photo (notamment par les APN).

À l'œil, la différence est évidente dans les rouges et les verts, à la limite du fluo. Elle saute aussi aux yeux quand on vise un sujet : ses couleurs sont claquantes, saturées, les peaux sont bronzées...

Problème : c'est totalement artificiel. La photo prise, elle, est normale : le S80 ne gère que le sRGB, comme la plupart des appareils du reste, et l'image finale que vous récupérerez sur l'ordinateur ressemblera plus à la réalité qu'au délire fluo affiché sur l'écran. Du coup, la principale chose à retenir, c'est que l'écran du S80 affiche des couleurs flatteuses jusqu'au délire, avec un dE qui dépasse 11 (en haut ; sur un écran fidèle, le dE moyen est sous 3, soit la hauteur de la barre bleue, et la plupart des moniteurs de bureau sont aux environs de 5), et qu'il ne faut en aucun cas lui faire confiance. En outre, les gris ne sont pas du tout réguliers, comme en témoigne la courbe de gamma (en bas : elle devrait être horizontale et alignée sur le pointillé jaune).

Après un S70 de qualité passable mais qui proposait grand-angle et écran tactile multipoint, Nikon propose son Coolpix S80. Au programme, un nouvel écran mieux défini, un objectif perdant le grand-angle, une montée à 14 Mpx et une révolution stylistique.

Prise en mains

Le premier coup d'œil au S80 est enthousiasmant. L'appareil est ultra-fin, bien construit, d'une classe folle, et l'on repère immédiatement quelques détails appréciables, comme le soin apporté à la trappe de batterie et carte mémoire, désormais latérale, métallique et parfaitement guidée. Puis, on remarque d'autres petits détails moins convaincants, d'ordre ergonomique (absence de toute commande physique de zoom) ou matériel (couvercle des connexions HDMI et USB en caoutchouc mou, rigoureusement impossible à ouvrir si vous avez les ongles très courts — l'ancien, avec la trappe de batterie en dessous de l'appareil, était plus accessible).


Puis on démarre l'appareil. Et là, on prend une claque : les couleurs sont excessivement saturées (cf. encadré). Pour le reste, l'interface est vieillotte — par exemple, deux boutons de zoom en bas à droite, là où l'on aurait aimé une réglette à faire glisser ; ou encore, impossible de faire défiler les menus comme sur un smartphone ou un Sony série T, il faut ici utiliser l'ascenseur sur le côté droit... — et, surtout, extrêmement peu réactive : il s'écoule parfois près d'une seconde entre l'appui sur un bouton et le résultat concret. Idem en mode lecture : le S80 est "multi-touch", ce qui permet de zoomer en écartant les doigts, mais une seconde plus tard et un peu aléatoirement...

On note aussi que l'appareil est par défaut en mode 16/9, donc en 9 Mpx : pour profiter des 14 Mpx, disponibles uniquement en format 4/3, il faut spécifiquement le demander (menu du bas). Le S80 a déjà abandonné le grand-angle, passant de 28 mm à 35 mm, mais ce découpage de l'image par défaut réduit encore le champ couvert : le S80 n'utilise plus que 3,2 x 5,7 mm de son capteur, et l'image obtenue ne couvre donc qu'un 41 mm ! Notons également que contrairement à Panasonic, Nikon ne corrige pas les EXIF : les données de l'image indiquent toujours un champ de 35 mm...

Enfin, dernier détail perturbant, le S80 n'affiche pas l'ensemble du champ photographié. Vous risquez donc d'avoir sur la photo finale des détails absents de l'écran lors du cadrage.

Réactivité

Nous avons refait les chronos pour être sûrs. Mais non : alors que le S70 démarrait en moins de deux secondes, le S80 n'a pas pu nous gratifier d'une prise de vue moins de 3,4 secondes après que le clapet avait été repoussé en position prise de vues. L'attente entre deux photos s'améliore légèrement, mais reste sensible à plus de deux secondes, et l'autofocus est plutôt réactif — particulièrement au grand-angle en bonne lumière, où il est dans le peloton de tête.

Détail à savoir : le mode rafale est absolument ridicule, prenant deux images à 1,25 s d'intervalle... et c'est tout !

Qualité des images

La gestion de la sensibilité est sans miracle. Le CCD 14 Mpx est connu pour ses qualités toutes relatives, et Nikon rend une copie d'élève moyen : granulation visible à 400 ISO, lissage important à 800 ISO — sensibilité à éviter sauf pour de petits tirages. Au-delà, c'est de la bouillie.



Sur le plan optique, c'est plus surprenant. D'habitude, les objectifs périscopiques sont moyens et manquent d'homogénéité, en particulier lorsqu'ils sont grand-angle. Ici, en ne descendant pas sous les 35 mm, on pouvait espérer une qualité au moins équivalente à celle du 28 mm qui équipait le S70.

Patatras : le nouvel objectif est tout simplement mauvais. Le manque d'homogénéité est flagrant, avec des angles flous à la focale minimale visibles dès le 10x13 cm ou l'affichage sur un écran Full HD. Interdiction totale d'envisager un recadrage ou un tirage en grande taille donc, faute de voir exploser ce flou périphérique : sur un tirage 20x27 cm, seul un quart de l'image, au centre, est net. 


Sur cet extrait du face-à-face montrant une simulation de tirage 20x27 cm, le Sony TX9, malgré son grand-angle à 25 mm, rend bien mieux la texture du tissu et les petits détails du relief sur la carte.

Au téléobjectif, c'est nettement mieux et un 20x27 cm devient tout à fait envisageable, mais ce sont alors les franges colorées qui peuvent devenir gênantes si vous regardez le tirage de près ou en cas de recadrage sur un détail excentré.

Vidéo

Le S80 filme en HD 720p, avec compression H.264 et son stéréo. Le zoom est actif pendant l'enregistrement, mais la prise de son n'est pas extraordinaire (elle est sensible aux souffles et aux échos), l'image fourmille visiblement dans les ombres, bref, c'est assez ordinaire — même si c'est peut-être le domaine où le S80 convainc le plus.

 
 

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Boîtier ultra-compact, stylé et bien construit

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Écran tactile multipoint

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Mode vidéo HD 720p avec son stéréo et zoom

 

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Qualité d'image, en particulier au grand-angle et passés 400 ISO

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Interface démodée et peu réactive

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Absence de grand-angle et format 16/9 par défaut (9 Mpx)

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Fourmillement visible en vidéo

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Saturation délirante de l'affichage

2
Le S80 apporte un discours intéressant : ultra-compact, avec un écran OLED bien défini et capable d'afficher largement toutes les couleurs attendues. Hélas, ce discours s'évanouit face aux faits : l'appareil photo n'est pas bon et même son écran, faute de gestion des couleurs adaptée, devient un point faible...


24/07/2012
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