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Pro Evolution Soccer 2012

Test de Pro Evolution Soccer 2012

 

  • En résumé

 

Sans bouleverser ses habitudes, PES 2012 parvient à s’enrichir à la faveur d’une I.A. grandement améliorée et de l’incorporation des appels de balle manuels. Si l’ensemble manque sans doute de réalisme pour séduire l’amateur de football lambda, le fan irréductible de PES pourra se réjouir d’avoir entre les mains un épisode digne des plus grandes années de la licence.

  • Les plus
  • L’I.A. en très net progrès
  • Des modes de jeu toujours au top
  • C’est le PES qu’on aime…
  • Les moins
  • … mais est-ce vraiment du foot ?
  • Les gardiens affligeants
  • Le manque d’ambiance pendant les matchs

Test de Pro Evolution Soccer 2012

 

 

Quatre ans après son entrée chaotique sur les consoles HD, PES renoue petit à petit avec sa légende.

L’heure est au ballon rond. Comme chaque année, la dernière semaine de septembre est celle où tout se joue entre les deux licences phares du foot virtuel. La semaine où les trolls et les fanboys de tout poil se livrent une guerre acharnée sous l’étendard de leur franchise respective. On peut trouver ça franchement ridicule. Ça l’est d’ailleurs un peu. Mais il n’empêche qu’en y regardant de plus près, ce sont deux véritables écoles qui se font face lorsque l’on parle de PES et de FIFA. Car cette année, plus que jamais, un fossé s’est creusé entre les deux sagas. Pas en terme de performance globale mais bien au niveau de l’ambition, de la nature profonde de l’un et de l’autre. Clairement, cette mouture 2012 marque un véritable tournant dans l’histoire de PES sans qu’aucune révolution n’ait été entreprise par les développeurs. Ce qui nous frappe en fait avec cet épisode, c’est justement son immobilisme, sa neutralité. Pro Evolution Soccer 2012 a décidé de camper sur des positions qui peuvent sembler arriérées et désuètes pour les uns. Mais c’est justement pour ce côté old-school, figé dans le temps et absolument cultissime aux yeux de toute une génération de joueurs, que les fans continuent d’idolâtrer la série de Konami.

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Un sport à part entière

Que l’on soit clair d’entrée de jeu, PES 2012 est un excellent PES. Sans doute le meilleur depuis PES 6 et donc le plus abouti sur supports HD. Si l’on est fan de la série, on ne tarde d’ailleurs pas à retrouver ce gameplay ancestral si jubilatoire, fait de courses rectilignes sur cinquante mètres, de centres tendus devant les cages, de pralines lointaines, de Super Cancel et de toutes ces autres marottes sympathiques qui font le sel du titre nippon. Remonter la balle en enchaînant des remises à une touche aussi robotiques que jouissives est également toujours possible. En fait, on retrouve la formule PES qui a provoqué tant de sourires, de joie et de d’excès de rage au cours de la décennie précédente. Preuve de la qualité de cet épisode, même ceux qui ont perdu de vue la licence depuis quelques temps peuvent vite se reprendre au jeu, renouer avec des sensations et des tics de gameplay qui semblaient perdus. Bref, c’est indéniable, la cuvée annuelle est excellente. Mais est-ce pour autant un bon jeu de foot ? Pas si sûr… En fait, plus le temps passe, plus PES donne l’impression de posséder son propre univers, son propre style, ses propres règles. En clair, on n’est pas en train de vous dire que PES n’est pas une bonne simulation de football. Non, on affirme en réalité que PES n’est PAS une simulation de football. Si l’on cherche du réalisme, ou tout du moins de la vraisemblance, ce n’est pas avec la franchise japonaise que l’on peut en trouver. D’ailleurs, c’est même au moment où l’on arrête de jouer au foot et que l’on se met à pratiquer le PES que l’on parvient à s’amuser. Et à gagner des matchs, par la même occasion. C’est sûr, on peut trouver cette stratégie très réductrice (et cavalière) de la part d’un éditeur qui ne cherche plus à convertir les foules mais juste à rassasier ses propres fans. Mais il faut bien reconnaître que la recette fonctionne encore très bien.

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Toujours en mouvement

Tout cela étant dit, il serait injuste de ne pas mettre en valeur les améliorations indéniables apportées par cet épisode. La plus notable d’entre toutes est à observer du côté de l’Intelligence Artificielle, secteur qui a réalisé un bond en avant assez prodigieux par rapport à l’an passé. Avec PES 2011, on pouvait pester contre l’inactivité de ses partenaires. Lorsque l’on s’approchait du but adverse, les solutions manquaient et il fallait bien souvent faire tourner la balle façon handball dans l’espoir de déceler une brèche ou une fenêtre de tir. Dans la mouture 2012, les actions s’avèrent moins stéréotypées grâce aux déplacements et aux appels de ses coéquipiers. Il n’est plus rare de voir un arrière latéral dédoubler avec son ailier ou apporter une solution sur le côté. Il n’est plus rare non plus de voir des milieux à vocation défensive venir se porter aux avants-postes. Et lorsque cela arrive, un autre joueur vient immédiatement compenser et éviter ainsi une contre-attaque meurtrière en cas de perte du ballon. Les progrès de l’I.A se révèlent donc franchement salutaires et apportent davantage de variétés aux situations offensives. Et même si les vieilles rengaines fonctionnent toujours aussi bien (Mascherano terminant meilleur buteur de la Ligue des Champions en plantant toujours la même frappe des 20 mètres, ça n'a pas de prix), on apprécie vraiment ce regain de diversité à l’heure de conclure ses actions.

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Des appels et des boulettes

L’autre nouveauté marquante de ce volet est incontestablement la gestion manuelle des appels de balle. Lors de la preview, on avait prévenu qu’il fallait un temps d’adaptation conséquent pour pouvoir réellement juger l’apport de cette option. Après des dizaines d’heures de jeu, le constat est effectivement plus positif qu’au préalable. Même si la prise en main de la chose (pression + inclinaison du stick droit) reste un modèle de non-intuitivité, on finit par s’y faire. Et par se créer des occasions vraiment intéressantes dénuées de tout script, ce qui flatte forcément l’ego du joueur. Bon, on espère tout de même que les appels tels qu’ils sont gérés aujourd’hui n’en sont qu’au stade de l’ébauche et qu’ils seront fignolés lors des épisodes futurs. Car même si la comparaison est cruelle, on a du mal à comprendre comment lancer un coéquipier dans la profondeur est si aisé dans FIFA et si bizarrement complexe dans PES… Ah tiens, et puisqu’on est à l’heure des choses insondables, on aimerait bien comprendre pourquoi les gardiens sont incapables de capter le moindre ballon. D’accord, dans la réalité, avec les fichus ballons flottants, les portiers ont de plus en plus tendance à repousser les frappes de balle. Mais pas sur des tirs moisis de trente mètres quand même !!! Et pourtant, les gardiens se débrouillent pour détourner en corner ou vers la ligne de touche. Pas dans l’axe, où il y a toujours un buteur vicelard pour en profiter, comme depuis dix ans dans la série. Franchement, entre leurs bourdes sur des tirs anodins, leur manque de réaction sur des centres tendus et leurs boulettes diverses et variées, les gardiens donnent souvent envie de s’arracher les tifs dans cet épisode. Espérons qu’entre notre version test et la version commerciale, Lloris et ses homologues sauront se montrer plus inspirés.

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Masterpiece

Côté contenu, PES 2012 s’appuie sur ses modes de jeu habituels, même si un certain Football Life a fait son apparition à l’écran principal. Mais derrière cette appellation se cache en fait les habituels Ligue des Masters (en ligne ou non) et Vers une Légende. La différence par rapport aux années précédentes est l’ajout d’interactions entre les différents acteurs d’un club de foot, du président aux joueurs en passant par le coach et le manager. Concrètement, le jeu propose des petites saynètes, comme des conférences de presse lorsque vous recrutez un nouveau gars, ou bien une réunion tactique avec votre adjoint la veille d’un match. Si ces séquences partent d’une bonne attention, elles s’avèrent vite affreusement répétitives. On ne tarde donc pas à les zapper sans aucun regret. A côté de ça, on note quelques petites retouches éparpillées ici et là (négociations, équipes de jeunes…) en Ligue des Masters, un mode de jeu toujours aussi plaisant à jouer année après année. Et bien plus accrocheur que l’équivalent du concurrent, soit dit en passant. Enfin, outre la Ligue des Champions et la Copa Libertadores, il convient de préciser que des challenges d’entraînements ont fait leur apparition, histoire de réapprendre à tirer les penalties (oubliez le système moisi de l’an passé !) ou de découvrir tranquillement les appels de balle manuels.

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Catenaccio technique

Passons maintenant au volet technique bien que PES 2012 n’affiche pas de progrès significatifs, ni d’un point de vue visuel, ni du côté auditif. Les animations des joueurs possèdent par exemple toujours cet aspect robotique tellement old-fashion qu’il semble tout droit sorti de la décennie dernière. Que l’on aime ou pas ce style immémorial, admettons qu’il sied plutôt bien à l’ensemble. Et puis, sérieusement, ça nous manquerait un peu de ne plus pouvoir enchaîner les passes en pivot, de ne plus déborder de manière parfaitement parallèle à la ligne de touche, ou encore de ne plus tacler rageusement Messi ou CR7, les affreux cheatés, qui nous mettent la misère... Quant aux progrès annoncés par l’éditeur au niveau de la physique, ils ne sautent pas franchement aux yeux. Même si certaines collisions et chutes sont un poil mieux rendues que par le passé, le comportement du ballon demeure lui inchangé ou presque, au grand dam des détracteurs de la licence. En ce qui concerne les modélisations, aucune avancée notable n’est à signaler. Le gotha du foot moderne est plutôt bien retranscrit, avec toute une palette d’expressions faciales qui varient en fonction des situations. Notez à ce propos que certains joueurs peuvent afficher des grimaces effroyables à tendance flippantes, à l’image d’un Jeremy Menez avec qui les développeurs n’ont manifestement pas été très inspirés. Enfin, les commentaires sont toujours signés du duo officiant sur la chaîne cryptée. Pour un résultat convenable mais qui peine à conférer un surplus de vitalité à des matchs où l’ambiance fait toujours globalement défaut.

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Passage obligé

On termine en évoquant la base de données, éternel point d’achoppement de la série. De ce côté-là, la seule réelle bonne nouvelle est à déceler du côté du Portugal où la Super Liga a été entièrement incorporée. Bon, malheureusement, seuls les trois clubs principaux (Porto, Benfica, Sporting) bénéficient de la licence officielle. Du côté anglais, il faut toujours se précipiter dans l’éditeur pour modifier les noms de l’ensemble des clubs à l’exception de Manchester United et de Tottenham. Le constat est encore plus terrible concernant l’Allemagne qui demeure privée de sa Bundesliga et dont les seuls représentants sont le Bayern et Leverkusen (où est le Borussia ?). On précise également que dans notre version test, les stats nous ont parfois semblé incohérentes. Certains joueurs ont été bizarrement sous-côtés tandis que d’autres ont subi un traitement de faveur bien peu en corrélation avec leur niveau réel… Enfin bref, une chose est certaine, il va encore falloir passer de nombreuses heures dans l’éditeur pour s’approprier pleinement PES 2012, mouture qui, on le répète une dernière fois, se pose comme la meilleure de la série sur cette génération de consoles.

Note : Les images qui illustrent ce test ont été fournies par Konami. Notre test vidéo sera disponible le jour de la sortie du jeu.

 

note : 15/20



15/04/2012
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