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Il est enfin là. Uncharted 2 : Among Thieves, le titre le plus important du line-up 2009 de Sony. Le jeu le plus attendu de l’année, celui qui a obtenu la note hallucinante de 21/20 chez nos confrères de PSM3. Avec excitation et fébrilité, on a enfin pu lancer le blu-ray et se faire un avis définitif sur ce soft auquel le titre de game of the year semble d’ores et déjà promis. Une douzaine d’heures plus tard, le générique de fin défile. Il est l’heure de livrer le verdict. Et d’ouvrir un dictionnaire des synonymes pour pouvoir abonder en superlatifs. Oui, tuons dans l’œuf tout scepticisme ou doute éventuel. Uncharted 2 est bien le blockbuster escompté. Une œuvre majeure, extraordinaire, fantastique, qui marque de son empreinte la génération de consoles actuelle.Dès le prologue, la magie opère. Nathan Drake nous embarque dans une aventure épique sans aucun temps mort. Blessé, le visage et le torse en sang, Nate se réveille dans un train accidenté. Les wagons s’effondrent les uns après les autres au fond d’un ravin. Drake doit sauver sa peau en escaladant les compartiments en ruine. Déjà, la mise en scène nous en met plein la vue. Les cinématiques et les séquences de jeu s’enchaînent de manière on ne peut plus fluide. Les scripts déclenchent des explosions spectaculaires qui projettent Nate d’un bout à l’autre de la carlingue. Finalement, Nate se sort du traquenard. Il erre dans un paysage enneigé jusqu’à tomber sur une dague. Flashback. Le scénario se dévoile de manière progressive. On comprend que Nate et deux amis se sont mis en tête de trouver le trésor caché de Marco Polo. Une aventure qui mènera le héros de la Turquie au Népal, en passant par la jungle de Bornéo. Sans être follement original, le scénario d’Uncharted 2 a le mérite de se laisser suivre avec attention et intérêt. Les trahisons succèdent aux rebondissements à un rythme effréné tandis que le personnage de Nate démontre l’étendu de son charisme, grâce à son physique de « monsieur tout le monde » conjugué à son courage et à son humour irrésistible.

Cocktail explosif

Avoir joué à Unchartedpremier du nom n’est pas nécessaire pour saisir les tenants et aboutissants scénaristiques. Mais les joueurs ayant eu la chance de parcourir Drake’s Fortune seront avantagés au niveau du gameplay et de la prise en main. Car Among Thieves s’inscrit totalement dans la lignée de son prédécesseur. Le jeu est encore un savant mélange de shoot à la troisième personne et de séquences de plates-formes. Mais Uncharted 2 propose aussi des passages faisant la part belle à l’infiltration silencieuse. Aventure, shoot, voire même survival pur et dur à l’occasion de certaines scènes vertigineuses et suffocantes, le jeu de Naughty Dog transforme tous les genre auxquels il touche en or. Cette réussite, on la doit principalement au level-design inspiré qui se dégage des environnements. Le système de couverture est incroyablement dynamique: Nate peut se mettre à couvert derrière toutes sortes d’éléments du décor. Il est même capable de retourner des tables en temps réel et d’en faire des abris de fortune. Pour se débarrasser des mercenaires qui pullulent, Drake s’appuie sur un arsenal varié mais éphémère. On conserve rarement un flingue plus de quelques minutes. Juste le temps de vider son chargeur et de le remplacer par un autre, qu’il soit plus performant ou tout simplement plus fourni en munitions. En plus des fusils, mitrailleuses, magnums et autres, Nate est aussi amené à utiliser des boucliers anti-émeutes, des grenades ou des tourelles dévastatrices.

Gameplay pop-corn

Les gunfights ont clairement gagné en intensité par rapport à l’épisode précédent. L’Intelligence Artificelle fait preuve de capacités de discernement et d’inventivité rarement vues dans un jeu vidéo. Ils coopèrent, vous encerclent, vous prennent à revers. Chaque embuscade déjouée fait naître un sentiment d’euphorie et de satisfaction démentielle. Uncharted 2 n’a plus rien à envier à la référence du genre, à savoir Gears of War. Les fusillades sont épiques, mouvementées et dynamiques. D’autant plus que certaines séquences de shoot sont agrémentées d’une mise en scène phénoménale. Sur le toit d’un train alors que l’on esquive les panneaux de signalisation tout en dégommant les ennemis, dans un immeuble qui s’effondre sous le feu d’un hélicoptère, au plein cœur d’un convoi où l’on saute d’une voiture à l’autre avant qu’elles n’explosent… Uncharted 2 est un titre survolté, où le niveau d’adrénaline ne baisse pour ainsi dire jamais. Entre deux fusillades, le soft offre aussi des séquences de varappe d’une limpidité bluffante. Là aussi, le level-design se prête parfaitement aux aptitudes de Nathan. Les éléments auxquels on peut se suspendre ou s’accrocher sont aisément visibles. Les angles de caméra se placent à la perfection, de façon à ce que le chemin à suivre saute aux yeux et que la sensation de vertige nous prennent aux tripes. Enfin, Uncharted 2 livre également quelques énigmes qui nécessitent la consultation du calepin de Nate. Si ces casse-têtes ne sont pas très retords, ils ont le mérite de mettre en avant le petit cahier sur lequel le héros note scrupuleusement tous les indices qu’il trouve. Et aussi de crayonner quelques blagues qui valent franchement le coup d’œil.

Repousser les limites

En plus d’être un jeu prodigieux, Uncharted 2 est une pure prouesse technique et graphique. Hormis lors du lancement de la partie, le jeu ne subit aucun temps de chargement. Les niveaux défilent avec une fluidité extraordinaire alors que les cinématiques, réalisées avec le moteur du jeu, s’inscrivent parfaitement dans le déroulement de l’action. Du point de vue de la mise en scène, Among Thieves est une succession de scripts si discrets qu’ils en deviennent invisibles. Une explosion dans une rue, une maison qui s’effondre, un tank qui transperce un mur et ouvre donc un chemin supplémentaire, tout s’enchaîne avec une telle facilité que l’on en oublie totalement la linéarité de l’ensemble. Et que dire de l’aspect graphique ! Visuellement, Uncharted 2 est tout simplement le plus beau jeu que la PS3 ait à offrir. Certains environnements sont fabuleux quand ils ne sont pas inoubliables. Que ce soit ce petit village à flanc de montagne, cette cité perdue où la végétation recouvre petit à petit les vestiges de la civilisation, chaque lieu traversé par Nate nous coupe le souffle et nous laisse abasourdis. Les couleurs, les effets de lumière, les expressions des visages, les animations souples et réalistes, rien n’a été laissé au hasard par Naughty Dog. Christophe Balestra et son équipe sont parvenus à un résultat qui dépasse toutes les espérances. Voilà enfin la tête d’affiche de la PS3. Ce jeu qui peut justifier à lui-seul l’achat de la console Haute Définition de Sony. Un titre qui marque indubitablement son époque et qui repousse encore plus loin les possibilités ludiques et techniques du jeu vidéo. Chapeau. Et merci !

note : 19/20