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New Super Mario Bros 2

 


Pour vendre ses consoles, Nintendo a toujours eu besoin de Mario. Pas un hasard si New Super Mario Bros. 2 sort peu de temps après l’arrivée du modèle XL de sa Nintendo 3DS. Mais si l’on n’a jamais vraiment eu grand-chose à reprocher au plombier moustachu, il semble ici se reposer un peu trop sur sa célébrité…

 

VERDICT :

 

New Super Mario Bros. 2 est un très bon jeu de plateforme. Mais on sent que Nintendo se repose ici un peu sur ses lauriers, ce que l’on pressentait déjà dans le précédent New Super Mario Bros. La course aux pièces d’or ne suffit pas à renouveler suffisamment une série qui nous a peut-être trop habitués à nous réenchanter à chaque nouvel épisode.

Les plus :
  • Prise en main imparable
  • Le mode Pièces en folie
  • Quelques idées
Les moins :
  • La course aux pièces, sans intérêt
  • Bien, mais sans génie
  • Le mode coopératif limité
 NOTE : 15/20
New Super Mario Bros 2 16/9

Alors que Mario et Luigi s’envolent dans les airs pour récupérer quelques pièces d’or, la princesse Peach se fait une nouvelle fois enlever par la marmaille de Bowser. S’il y a longtemps que Nintendo n’essaie plus d’approfondir son scénario, la manière de mettre en scène ce running gag vaut comme métaphore pour l’ensemble du titre. Grossièrement, on pourrait dire que si l’histoire se répète, les jeux aussi. Mais ce serait injuste compte tenu de la capacité des épisodes à se renouveler, surtout pour les épisodes 3D de ces dernières années. Non, ce qui retient l’attention avec ce nouveau volet, c’est que si la princesse se fait kidnapper, c’est bien parce que les frères plombiers sont partis glaner quelques pièces d’or. Et si cette ruée vers l’or oriente tout le jeu, elle semble surtout traduire pour Nintendo un besoin de se faire rapidement de l’argent, en même temps qu’elle reflète un certain manque d’innovation.

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L’appât du gain


Compte tenu des derniers résultats financiers de la société, il est évident que Nintendo cherche à se faire de l’argent, à renflouer ses caisses au plus vite. Et si le géant japonais a pris pour habitude de recycler ses licences, il prend un chemin de moins en moins risqué en nous proposant des suites directes aux valeurs sûres du box-office. C’est d’autant plus regrettable que la série, de Super Mario 64 à Super Mario Galaxy en passant par Super Mario Sunshine, a toujours su se renouveler, chaque épisode apportant avec lui ses idées, et finalement sa singularité. Même Super Mario Galaxy 2, par sa difficulté (entre autres), parvenait à brillamment décupler notre plaisir de jeu, au point de nous faire oublier son numéro « 2 ». En fait, la plus grosse erreur de Nintendo est peut-être d’avoir donné suite à New Super Mario Bros., épisode remarquable mais terriblement ennuyeux. Malgré son évidente maîtrise, son game design impeccable, c’est justement sa quête de la perfection qui rend le titre à la fois prévisible et vain, à l’inverse d’un Super Mario Galaxy (par exemple). En se faisant l’héritier de Super Mario Bros. 3, New Super Mario Bros. 2 n’a en outre jamais aussi mal porté son nom. A priori, cela n’a que peu d’importance, la série n’a eu de cesse de s’auto-citer au fil des épisodes. Mais celui-ci sans doute plus qu’un autre. On retrouve ainsi la queue de raton laveur (et sa jauge de vol) du mythique épisode de la NES, laquelle permet toujours de s’élever dans les airs.

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De même, la construction des mondes en reprend globalement la structure avec le donjon du milieu de parcours, où nous attend Reznor en guise de mini-boss. Le titre pioche également dans Super Mario World avec la présence de Ghost House plus ou moins labyrinthiques, fidèlement à sa ligne directrice, entre tradition et modernité. Mais on peine à voir ce qu’il y a de moderne dans New Super Mario Bros. 2. Certainement pas l’effet relief (Super Mario 3D Land s’en est chargé avec succès), réduit à un effet de flou sur les arrière-plans. Ce qu’il y a de vraiment « New » dans cet épisode, c’est bel et bien cette course aux pièces d’or avec, en ligne de mire, cet objectif bien mystérieux du million (un chiffre qui, heureusement, cumule les trois sauvegardes de la cartouche).

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De l’or, mais pour quoi faire ?


Dans  New Super Mario Bros. 2, tout est ainsi fait pour que l’on récupère un maximum de pièces d’or sur sa route vers le fameux mât final. En plus des pièces habituelles parsemées dans chacun des niveaux, on trouve une brique dorée qui vient se placer sur la tête de Mario, cette dernière laissant échapper tout un tas de pièces d’or en fonction des mouvements du héros bondissant (plus il se déplace rapidement, plus l’argent coule à flot). En frappant un bloc P, on peut récupérer des pièces bleues apparaissant dans un temps limité alors que les huit pièces rouges font également leur retour. Enfin, citons également la fleur dorée, qui permet à Mario de se prendre pour Midas puisque chacune de ses boules de feu transforme tout ce qu’elle touche en or. Au-delà de cet objectif du million (totalement gratuit), les pièces d’or accumulées ne servent strictement à rien. Si l’on veut découvrir les trois mondes cachés du jeu, ce sont les pièces étoiles, trois par niveaux, qui servent de monnaie d’échange. Elles permettent aussi d’ouvrir certains chemins vers les maisons champignons de Toad. Ce dernier y attend Mario pour lui filer quelques objets (feuille, fleur, champignon rapetissant) ou lui permettre de récupérer quelques vies supplémentaires, ce qui ne sera pas très utile puisque le jeu se révèle d’une très grande simplicité et qu’on en gagne déjà à la pelle à travers les niveaux.

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Cette course à l’or tourne finalement un peu à vide et le level design, excellent mais sans grosses surprises (hormis quelques idées dont Nintendo a le secret), ne parvient pas totalement à la sublimer. Certes, l’ensemble est propre, carré. Et on y distingue un évident savoir-faire (qui ne souffre d’aucune concurrence), où le level design, par une précision incroyable, semble toujours avoir un coup d’avance sur le joueur. Mais c’est précisément parce que l’on sait de quoi est réellement capable Nintendo que l’on se permet d’être aussi critique. Cette course aux pièces d’or n’est qu’un vague concept qui vient masquer un titre calibré auquel il manque un peu de folie et d’idées nouvelles. Le mode coopération en local, qui oblige à jouer sur le « même » écran (dans le sens où si le personnage leader sort de l’écran, l’autre se retrouve piégé dans une bulle), se montre trop restrictif pour qu’on y voie une réelle plus-value. C’est seulement dans le mode « Pièces en folie », où il est demandé de traverser 3 niveaux choisis aléatoirement en récupérant le maximum de pièces, que la ruée vers l’or trouve enfin un sens. Une notion de scoring inédite dans un Mario, qui apparaît sous la forme d’un mode bonus sympathique, mais qui ne suffit pas à occulter, sinon un essoufflement, un certain contentement.



18/08/2012
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