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Ricoh GR Digital IV

 

 
 
   
   
   
   
   
   
 
 
 
Capteur CCD 10 Mpx, 1/1,7", 23 Mpx/cm
Objectif 28 mm f/1.9
Stabilisation Mécanique
Viseur NA
Ecran 7.6 cm, non TN, 1230000 points, 4/3,non tactile
 
Par rapport au GR D III, on note une évolution de l'écran : de 920 000 points, il passe à 1 230 000 points. En pratique, sa définition réelle est inchangée : c'est toujours un VGA (640x480 px). En revanche, il a désormais un quatrième sous-pixel, blanc, pour chaque pixel, en plus des classiques rouge, vert et bleu. À l'œil, la différence n'est pas évidente : le GR D III avait déjà un des écrans de compacts les plus fins, et la différence de luminosité ne paraît pas choquante.

Reste que cet écran est, selon les standards actuels des compacts, excellent : ses angles de vision sont très ouverts, son contraste dépasse les 1000:1, son Delta E à 4,2 est dans la très bonne moyenne des compacts (il devrait baisser encore un peu pour être vraiment satisfaisant mais il faut déjà avoir l'œil pour être gêné par les écarts de couleurs), et surtout son gamma et sa température de couleurs sont parfaitement réglés, à 2,1 et autour de 6200 K respectivement : on peut donc lui faire confiance pour savoir si les tons clairs sont "percés" ou non, ou pour régler une balance des blancs !

Un compact expert, au fond, c'est quoi ? C'est avant tout un appareil qui donne accès à une flopée de réglages rapidement, et qui permet d'adapter largement l'interface à ses goûts. Chez Ricoh, en plus, c'est un appareil à focale fixe 28 mm, sensiblement plus compact et léger que les autres : le GR Digital, désormais dans sa quatrième version, évolue lentement mais reste inimitable.

Prise en mains

Si vous aimez les défis, en voici un original : distinguer là, comme ça, à la prise en mains, un GR Digital III d'un GR Digital IV. Au dos, le seul élément qui change est le trèfle, désormais plus large et intégrant les pictogrammes de ses fonctions ; de face, vous noterez évidemment la petite fenêtre du télémètre... et c'est tout !

Du coup, ceux qui regrettaient l'aspect un peu tristounet des GR ne risquent pas de changer d'avis : c'est toujours sobre, brut de décoffrage, post-soviétique. Mais si l'esthétique est discutable (et la version blanche ne vaut guère mieux), l'ergonomie reste la référence absolue des compacts — et bien des reflex auraient des leçons à prendre. Une molette devant, deux basculeurs derrière : vous réglez ouverture, vitesse et correction d'exposition, sans passer par des menus ou même des boutons. En outre, un clic sur le basculeur Adj. amène au menu rapide, avec les accès à la balance des blancs, à la sensibilité, à la qualité d'image... Enfin, les touches Fn offrent l'accès direct au bracketing et au retardateur.

FT4_Dos


Du moins, par défaut, parce que vous pouvez quasiment tout modifier : les cinq choix (maximum) du menu rapide, les fonctions des deux touches Fn et du basculeur vertical, le rôle de la molette en mode M... Et si ça ne vous suffit pas, vous avez trois modes personnalisés sur la molette et vous pouvez également modifier les styles d'images prédéfinis (format carré, noir et blanc plus ou moins contrasté, traitement croisé, avec ou sans vignettage etc.).

À ce stade, vous comprenez sans doute que vous avez affaire à un appareil très particulier, qui vous demandera peut-être un petit effort de compréhension (et pour utiliser les personnalisations, un petit tour dans le manuel pourra être utile), mais qui se pliera au final à vos goûts pour faire ce que vous voulez.

Réactivité

Le GR Digital IV a un défaut : son délai de démarrage. Il faut en effet plus de deux secondes avant de prendre une photo, ce qui est habituel sur les gros zooms mais un peu décevant pour un appareil à focale fixe.

Ricoh GR D IV - réactivité

Pour le reste, l'autofocus est bon, sans être transcendant : l'amélioration est réelle par rapport au GR D III, mais il existe toujours plus rapide, malgré l'ajout d'un télémètre.

En revanche, il y a toujours cette spécificité Ricoh : le mode "snap", sur lequel vous pouvez pré-régler la mise au point sur la distance de votre choix. Ensuite, si vous appuyez à mi-course sur le déclencheur, l'appareil utilise l'autofocus classiquement ; en revanche, si vous appuyez brutalement à fond, il va immédiatement prendre une photo à la distance pré-réglée. Voilà qui permet de cumuler les avantages de l'hyperfocale et de l'autofocus, avec un "lag" de moins de 0,2 s.

L'enchaînement des photos est bon (0,9 s) et le mode rafale maintient près de 2 i/s ad vitam. En Raw + Jpeg, l'attente entre deux photos passe à 2,4 s, ce qui est beaucoup plus sensible, et le mode rafale est limité à 5 images (toujours à la même vitesse).

Qualité des images

La chaîne d'image change... peu. Très peu même. L'objectif est toujours celui du GR D III, un 28 mm ouvrant à f/1,9, et le capteur CCD 10 Mpx est également conservé. Seule retouche : celui-ci est désormais monté sur une platine de stabilisation mécanique.

Ricoh GR D IV - gestion ISO

La gestion du bruit est sans grande surprise : une trace de lissage apparaît à 800 ISO, sans être très gênante, mais le bruit est présent et les détails brouillés à 1600 ISO. À capteur similaire, le Canon G12 fait sensiblement mieux et la gestion du bruit n'est toujours pas le point fort du GR Digital — heureusement, on pourra recourir au mode Raw au besoin.

L'objectif du GR D IV mériterait, lui aussi, une petite mise à jour. Au centre, il est en effet moins piqué que d'autres compacts experts, P7100 et LX5 en tête. Heureusement, il est très homogène et maintient ses performances jusque dans les angles, offrant des tirages 20x27 cm globalement très détaillés sur l'ensemble de leur surface.

Ricoh GR D IV - Détail Barbie sans flash


La principale interrogation était donc l'efficacité de la stabilisation. Celle-ci n'est pas époustouflante : ce n'est qu'à 1/12 s que la Barbie est devenue régulièrement nette, un résultat assez décevant pour un 28 mm. En revanche, la cohabitation d'une stabilisation, même moins efficace que d'autres, et d'un objectif ouvrant à f/1,9 fait des merveilles : les Barbie nettes ont été faites à seulement 100 ISO... Bien sûr, le LX5 cumule ici tous les avantages, puisqu'il ouvre à f/2 et dispose d'une stabilisation encore bien supérieure.

Vidéo

Le temps passe, les normes vidéo évoluent, mais le GR Digital reste égal à lui-même...

Retrouvons donc le joyeux temps du VGA, enregistré en Mjpeg, avec un son mono. Nous ne pénaliserons évidemment pas l'absence de zoom optique (l'appareil lui-même en est dépourvu), mais cela n'empêche pas le mode vidéo d'être techniquement dépassé depuis des années. Certes, ce capteur est incapable de Full HD, mais il peut sans doute faire du 720p (Canon et Nikon y parviennent avec un capteur aux ressemblances troublantes) ; en outre, qu'est-ce qui empêche de mettre un micro stéréo ?

Pis, au delà même des limitations techniques, la qualité n'est pas extraordinaire : le fourmillement est visible en basse lumière, le moiré très présent sur les motifs fins, et le son est médiocre avec un souffle bien audible et une grande sensibilité aux échos.
 
 

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Référence ergonomique dont bien des reflex pourraient s'inspirer...

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Personnalisations poussées.

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Mode "snap" : prise de vue instantanée sans autofocus.

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Écran VGA fin, fluide et fidèle.

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Qualité d'image en basse sensibilité.

 

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Éloge de l'austérité et réglages parfois complexes.

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Pas de zoom : focale fixe à 28 mm.

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Lenteur au démarrage.

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Mode vidéo antédiluvien.

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Gestion du bruit à améliorer, et il existe des objectifs plus précis.

4
Le Ricoh GR Digital IV reprend l'idée du bloc-notes photographique, qu'on garde sur soi en permanence pour ne pas s'encombrer de son reflex. Extrêmement agréable pour qui saura l'apprivoiser, il est en revanche totalement inadapté aux néophytes, et certains concurrents font de meilleures photos par défaut (Panasonic LX5 par exemple).


03/08/2012
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