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Uncharted : Golden Abyss

Dès son annonce, Uncharted : Golden Abyss est apparu comme LE titre pouvant justifier l’achat de la nouvelle console portable de Sony (malgré son prix quelque peu exorbitant). Jeu phare du lancement de la PlayStation Vita, le jeu de Sony Bend a-t-il les épaules suffisamment fortes ?

 

 

Comment transposer l’une des séries les plus spectaculaires du moment sur console portable ? La question a longtemps dû germer dans la tête des développeurs de Sony Bend (sous le regard attentif de Naughty Dog). La PlayStation Vita a beau présenter de solides arguments techniques, elle ne peut permettre de reproduire un titre aussi abouti qu’Uncharted 2 ou 3. Quelle solution alors pour ne pas se retrouver face à un sous-Uncharted ? On sait combien la PSP a souffert d’avoir offert un trop grand nombre de décalques inférieurs à des jeux disponibles sur console de salon. Usant des spécificités de la Vita, Uncharted : Golden Abyss trouve indéniablement une ouverture, sans pour autant se montrer infidèle à la série. Au contraire, on sent que Sony Bend n’a pas voulu (pu ?) se démarquer plus que ça des précédents épisodes, ce qui n’est pas sans poser quelques petits soucis de rythme.

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La carte de l’aventure

Avec Uncharted 2, Naughty Dog avait su trouver l’alliance quasi-parfaite entre le cinéma et le jeu vidéo, débouchant sur un titre au rythme rêvé. Entre vitesse, action et mouvement, le jeu touchait au sublime avec son montage impeccable, ses enchaînements époustouflants, tout en laissant admirablement le contrôle au joueur.Golden Abyss se devait d’en faire (en partie) le deuil, condamné à ne pouvoir égaler l’expérience sur PlayStation 3. Et en même temps, le titre se devait de conserver l’esprit de la série (et sur ce point, il y arrive pleinement). Un véritable casse-tête dont il se sort pourtant brillamment. Sa plus grande idée, c’est d’avoir misé davantage sur la partie aventure du titre. Dans Uncharted 2 ou Uncharted 3, on pouvait s’amuser à dénicher les trésors cachés du jeu, ici, on trouve beaucoup plus de choses à faire, à tel point qu’on ne sait plus très bien où donner de la tête au départ. Heureusement, le carnet de Nate, que l’on peut facilement « feuilleter » grâce à l’écran tactile de la Vita, recense efficacement tout ce qu’il y a à débusquer. Outre, les nombreux trésors, on trouve aussi des photos à reproduire (via la reconnaissance de mouvements de la machine) ou encore des calques à dessiner en frottant l’écran. Dès lors, on passe son temps à fouiller les environs, à tenter d’escalader chaque paroi pour découvrir une relique cachée ou adopter le point de vue idéal pour prendre le meilleur cliché possible. Dommage toutefois que le level-design ne s’adapte pas totalement à cet aspect recherche. Celui-ci se révèle globalement assez basique, ce qui rend toute la partie exploration pas aussi prenante que voulue, bien que tout à fait plaisante (et l’envie de tout collectionner fonctionne à plein régime).

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L’hésitation de Drake

Mais à force de passer son temps à déterrer des trésors, le rythme du titre finit parfois par en pâtir, d’autant plus qu’il force le joueur à répéter certaines actions un peu gadgets (reproduire tactilement les flèches à l’écran pour découper à la machette des bambous, frotter l’écran pour les calques). Que le titre rompe avec la fluidité exemplaire des précédents épisodes, on le comprend aisément. De même, on ne sera pas surpris de voir la dimension cinématographique de la série être légèrement mise à l’écart. Mais, justement, elle ne l’est peut-être pas suffisamment, surtout dans la première partie de l’histoire. Golden Abyss apparaît alors presque systématique. Entre deux cinématiques, Drake s’enfonce dans la jungle, prend une ou deux photos, élimine quelques adversaires, découvre un ou deux trésors. Et ainsi de suite. Le joueur se retrouve par ailleurs tiraillé entre l’envie de poursuivre le récit et celui de tout récupérer. L’équilibre incertain entre l’aventure et l’action perturbe de fait l’expérience, sans jamais la gâcher puisqu’elle lui donne aussi toute sa saveur (le jeu parvient à donner ce sentiment de fouler un lieu inconnu rempli de richesses). Sans être un titre totalement schizophrène, Golden Abyss se joue en deux temps pour s’apprécier davantage. La première fois pour traverser l’aventure en ligne droite, sans vraiment prendre le temps de partir à la chasse aux trésors (soit neuf bonnes heures de jeu). La seconde fois pour s’y adonner pleinement, sans se soucier du récit (trois à quatre heures de jeu supplémentaires).

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Digne d’un Uncharted 4 ?

Si la direction artistique n’égale évidemment pas celle des volets PS3, on reste impressionné par le travail réalisé par Sony Bend. Alors certes, on ne retrouve pas une mise en scène aussi inspirée et vertigineuse que dans Uncharted 2 ou 3 mais le titre réserve malgré tout quelques morceaux de bravoure impressionnants et certains mouvements de caméra rappellent aussi ce sens aigue du spectacle qui caractérise la série. Sans décrocher la mâchoire aux fans habitués de la série (ceux qui la découvrent avec cet épisode risquent en revanche de prendre une petite claque),Golden Abyss s’impose comme le plus beau titre vu sur console portable. Certes, les environnements ne retrouvent pas totalement la variété de ses prédécesseurs (la jungle reste majoritaire) et les décors ne possèdent pas ce sens du détail sans pareil d’Uncharted 2 et 3 mais le jeu conserve globalement les qualités de la série. Du point de vue sonore, le titre n’a même aucune leçon à prendre (certains morceaux sont prodigieux). Le doublage retrouve heureusement les mêmes voix françaises de qualité, lesquelles profitent de dialogues remarquablement écrits. Que ce soit avec Sully ou avec les nouveaux venus, Dante et Marissa, les duos formés avec Nathan marchent à la perfection. Plus que l’histoire (classique bien qu’efficace), on retient donc avant tout la relation qui unit les personnages (le titre conserve son charme à la Indiana Jones avec un humour omniprésent). En revanche, certaines choses ne changent pas (même s’il y avait un peu de mieux dans le 3), le méchant reste assez peu intéressant.

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Vita’s touch


Concluons enfin sur la maniabilité du titre. Si l’on a vu que certaines fonctionnalités pouvaient se révéler gadgets, d’autres s’adaptent parfaitement et renforcent même l’immersion du joueur (avec ce rêve de l’archéologue qui dépoussière une vieille amulette). Mais c’est surtout pour les déplacements du héros que les fonctions tactiles se montrent les plus convaincantes. Pour grimper un peu partout ou traverser un précipice à l’aide d’une liane, on peut opter pour une jouabilité traditionnelle (pavé directionnelle + boutons) ou bien glisser son doigt directement sur l’écran pour tracer la direction à prendre (mettant ainsi en surbrillance les éléments du décor par lesquels passent Nate). Difficile de choisir entre les deux maniabilités, chacune offrant un confort égal bien que différent. Du côté des gunfights, bien présents (notamment dans la dernière partie de l’aventure), une fois que l’on s’est fait à la rigidité des deux sticks, ces derniers ne posent aucun problème. Mais cette fois-ci, on préfèrera largement la maniabilité classique plutôt que celle reposant sur la détection de mouvements de la console, nettement moins précise. Un excès de zèle qui n’est toutefois pas révélateur de l’ambition du titre. Car si Golden Abyss ne possède pas la maîtrise démesurée de ses aînés, la série s’adapte avec panache à son nouveau support.

 

  • En résumé

 

Pour un titre disponible au lancement d’une machine, Uncharted : Golden Abyss évite tous les pièges auxquels on pouvait s’attendre. Loin de se résumer à une vitrine technologique et loin d’être un sous-épisode, le jeu de Sony Bend se montre non seulement digne de la série, il s’érige tout simplement comme un excellent titre.

 
  • Les plus
  • Uncharted dans la poche
  • Des tonnes de choses à chercher
  • Les dialogues, la musique…
  • Les moins
  • Un rythme parfois haché
  • Level-design un peu faible
note : 17/20 
 


03/04/2012
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